mercredi 1 janvier 2025

Bonne année - mal vie !

 

 


 

Les idiots vous souhaitent une bonne mauvaise année et surtout une santé 

précaire et avec un peu de chance une mort prochaine !

 

 


 

mardi 24 décembre 2024

Gouvernement de Noël : le fool et le knave !

 

 


 

« Il y a - on l’a fait remarquer alors, et depuis bien longtemps - l’intellectuel de gauche et l’intellectuel de droite... Le « fool » est effectivement un innocent, un demeuré, quelque fois revêtu, désigné, imparti, des fonctions du bouffon... cette sorte d’ombre heureuse, de foolerie fondamentale, voilà ce qui fait à mes yeux le prix de l’intellectuel de gauche. A quoi j'opposerai… le terme de « knave ». C’est à proprement parler ce que Stendhal appelle le « coquin fieffé », c’est-à-dire après tout Monsieur Tout le monde, mais Monsieur Tout le monde avec plus ou moins de décision. Et chacun sait qu’une certaine façon même de se présenter, qui fait partie de l’idéologie de l’intellectuel de droite, est très précisément de se poser pour ce qu’il est effectivement, un « knave ». Autrement dit, à ne pas reculer devant les conséquences de ce qu’on appelle le réalisme, c’est-à-dire quand il le faut, de s’avouer être une « canaille ». Le résultat de ceci n’a d’intérêt que si l’on considère les choses au résultat. Après tout, une « canaille » vaut bien un sot, au moins pour l’amusement, si le résultat de la constitution des canailles en troupe n’aboutissait infailliblement à une sottise collective. C’est ce qui rend si désespérante, en politique, l’idéologie de droite... Mais ce qu’on ne voit pas assez, c’est que par un curieux effet de chiasme : – la foolerie, autrement dit ce côté d’ombre heureuse qui donne le style individuel de l’intellectuel de gauche, – aboutit, elle, fort bien à une knaverie de groupe, autrement dit, à une canaillerie collective... Autrement dit, cette rouerie innocente, voire cette tranquille impudence qui leur fait exprimer tant de vérités héroïques sans vouloir en payer le prix...

Ce que j’ai voulu ici souligner, c’est que Freud n’est peut-être point un bon père, mais en tout cas il n’était ni une canaille, ni un imbécile. C’est pourquoi nous nous trouvons devant lui devant cette position déconcertante qu’on puisse en dire également ces deux choses déconcertantes dans leur lien et leur opposition : il était « humanitaire ». Qui le contestera à pointer ses écrits ? Il l’était et il le reste, et nous devons en tenir compte, si discrédité que soit par la canaille de droite ce terme. Mais d’un autre côté, il n’était point un « demeuré », de sorte qu’on peut dire également - et ici nous avons les textes - qu’il n’était pas progressiste. Je regrette, mais c’est un fait, Freud n’était progressiste à aucun degré. » (Jacques Lacan, S.VII, 16/03/1960).

 


 

 

 

lundi 25 novembre 2024

Recadrage III

L’automne s’installe, sinistre saison propice au désenchantement. Pour Emile, c’est avant tout l’éternel retour des embrouilles professionnelles, car passée la rentrée, l’ivresse des nouvelles missions, la complicité toute neuve avec les jeunes collègues, s’accumulent les bévues et sincères malentendus. Débute alors l’ère des « recadrages », période douloureuse et nécessaire, qui heureusement recèle sa poésie secrète. Remercions Emile de nous la révéler!

 



RECADRAGE III (manager.e junior.e remix)



En fait, on a un problème avec toi.

En vrai, tu croyais quoi ?

Que t’allais dicter ton agenda ?

Imposer ton logiciel ?

On a mis ton dossier en haut de la pile,

puis on a débriefé de ouf,

et alors on a tous vu :

que t’es jamais entré dans le délire,

que tu kiffes pas avec la team,

que tu suis pas la feuille de route,

et que merde, quoi, t’imprimes pas !

Que tu percutes pas !

Que tu fonctionnes en silo !

Et jamais de manière transverse !

Et puis, que tu captes que dalle au jeu d’acteurs !

que tu drives pas les process !

Que tu rends même pas tes livrables !

Et que aussi niveau timing ça le fait pas,

mais alors CA-RRE-MENT PAS !

qu’en vrai tu t’es pas investi,

ni approprié les projets,

ni imprégné de la doctrine,

que du coup t’as zéro initiative,

et zéro valeur ajoutée,

alors, entre guillemets,

tes « problèmes de santé »,

et ta « vie dévastée »

on s’en bat un peu les c...

et même, gros, on a envie de dire :

on s’en fout de ta life...

en vrai, de base, t’es qu’une pauvre merde,

et au final, on en a juste trop marre de ta gueule.