C'est
pas tous les jours qu'on commence par des poèmes-suicides avant de
noyer son spleen dans le black metal deleuzien. Vendredi 26 avril à
partir de 20h à la salle de concert Les Voûtes, on ira écouter
Decline of the I, pour son premier concert parisien, invoquer
l'esprit de Cioran et Gilles Deleuze pour mettre définitivement à
mort le Je, le Moi et les Autres à coups de riffs de forgeron et de
roulements de double pédale apocalyptiques. Ce carnage post-moderne sera précédé
d'un détour Mallarméen avec Inselberg, performance poétique et
scénique qui tentera d'abolir le hasard le temps d'un soir. Et tout cela
sera introduit par la lecture des poèmes-suicides de Romaric Sangars
dont voici un morceau choisi, publié dans le dernier numéro de la
revue Idiocratie (quelques exemplaires de celle-ci seront vendus sous
le manteau à la sauvette avant que la police n'intervienne pour
disperser toute cette bande de va-nu-pieds et flanquer ceux qui
restent au panier à salade).
Il
habitait un pays en déclin. Il se voulait à l’avant-garde.
Considérant ces deux prémisses,
il
s’électrocuta.
Il
laissait six recueils de vers libres : Abreuver
l’abîme ; Pompéi partout ; Diversion ; Entre nos spectres ;
Ni pont, ni rives, ni rien ; Retrouve-moi tout en bas, j’y reste.
Son
éditeur s’imagina que la fin prématurée de l’auteur ranimerait
les ventes. C’était oublier que la poésie appartenait à un
genre périmé. Au point que, quand, par dépit, il brûla tout
– lui avec -, c’est à peine s’il en fut rendu compte
« Poème-suicide ».
Romaric Sangars
[26.04.2019 – Les Voûtes] Decline of the I – Inselberg – Romaric Sangars
Idiocratie, la revue !