jeudi 30 décembre 2021

Grishka Bogdanov, évadé du Temps X

 


Grishka Bogdanov est mort un 28 décembre, comme Lemmy Kilmister, auquel Idiocratie rendait hommage il y a tout juste six ans. De même qu’à l’égard de Lemmy, nous avons une dette envers Grishka Bogdanov, et son frère aîné, Igor.

Igor Yourevitch Ostassenko Bogdanov et Grégoire Yourevitch Ostassenko Bogdanov sont arrivés sur terre un 29 août 1949, Igor quarante minutes avant Grishka, à Saint-Lary, dans le Gers, le département où le couturier Paco Rabanne prévoyait cinquante ans plus tard que la station spatiale russe Mir devait s’écraser. Grishka Bogdanov prévoyait lui de vivre jusqu’à 120 ans mais sa prédiction ne s’est pas plus réalisée que celle du couturier espagnol et le cadet des jumeaux cosmiques s’est éteint à 72 ans, emporté par le Covid vers d’autres sphères.

Contrairement à Paco Rabanne et à l’instar de Lemmy Kilmister, Grishka Bogdanov fait partie des boomers qui auront laissé un héritage précieux à la génération suivante. L’émission Temps X, animée par les deux frères du 6 avril 1979 au 27 juin 1987, fait partie des quelques OVNIs qui sillonnaient encore le ciel télévisuel dans les années 1980, avec Téléchat, de Roland Topor, une autre bizarrerie cathodique qui aura fasciné quelques jeunes téléspectateurs de 1983 à 1986. Temps X, créée par Jacques Mousseau, directeur des programmes jeunesse pour Tf1, a, elle aussi, laissé une marque indélébile dans les esprits de la « génération X », qui a pu découvrir ainsi La quatrième dimension, Le Prisonnier ou Cosmos 1999, autant de trésors encore inédits à la TV française à l’époque.

Chaque semaine, sous la conduite des jumeaux Bogdanov sanglés dans leur combinaison aluminium, et dans le décor futuriste d’un vaisseau spatial piloté par Franck Dubosc – dont ce fut la première apparition à l’écran – Temps X embarquait ses fidèles dans une dimension étrange, au pays de la relativité ou des paradoxes quantiques, à la découverte de la vie extraterrestre et de l’espace lointain. Avec Gérard Klein, Jacques Bergier, Jacques Goimard, Serge Brussolo pour la littérature, Métal Hurlant et Jean-Pierre Dionnet pour la bande dessinée, les Bogdanov font partie d’une constellation d’originaux qui ont permis à la SF de sortir de son placard en France, pays cartésien, rationnel, nombriliste et chiant.

Années bénies… A l’époque de Temps X, Internet existait à peine ou du moins représentait encore une forme d’ailleurs fascinant. On pouvait encore s’en remettre à Ray Bradbury, Isaac Asimov, Philip K. Dick ou William Gibson pour se figurer un futur incertain et embarquer dans le vaisseau de Temps X pour laisser l’imagination voyager jusqu’aux confins du temps et de l’espace. Quarante après les débuts télévisuels de Temps X, Wikipédia a remplacé l’imagination et on ne parle plus de science-fiction mais de complotisme. Bon voyage à toi Grishka Bogdanov, tu as bien fait de dire adieu à cette époque de merde pour aller explorer de meilleures dystopies que la nôtre. 

 

 



vendredi 24 décembre 2021

La solution (de Noël)

 


 

Les protocoles sanitaires se suivent et se ressemblent mais souvent Covid varie et bien fol qui s'y fie et la baguette magique vaccinale ne semble plus aussi efficace qu'autrefois, quand notre président-guerrier-thaumaturge décrétait la loi martiale... pardon, le pass sanitaire. En conséquence, les populations s'épuisent, l'opinion se lasse et les autorités sanitaires préconisent toujours plus de doses de vaccin, pour être certaines que ça fonctionne quand même. Attendez, ça me rappelle une histoire : un type a mal à la tête, il prend une aspirine. Il a toujours mal à la tête, il prend deux aspirines. Il a encore plus mal à la tête. Il prend trois aspirines. Il meurt et arrive au paradis. Il se dit qu'il aurait dû prendre plus d'aspirine. Bref...

Heureusement pour nous, pauvre galériens sanitaires. Il se trouve toujours autant d'individus brillants pour nous expliquer doctement comment sortir de cette crise, nous confier leur expertise et leur analyse imparable, fondée sur la dernière étude américaine incontestable ou le dernier post de Comploto.com ou onnousment.fr. Nous pouvons nous féliciter de pouvoir continuer à compter sur ces prophètes posmodernes qui font assaut de lucidité, de rationalisme et d'inventivité pour nous permettre de nous en sortir. Examinons un peu les grandes tendances solutionnistes proposées par tous ces génies pour vaincre enfin le Covid :

  1. Les non-vaccinés paient pour accéder aux urgences hospitalières. En clair, on demande aux gens d'assumer financièrement les conséquences de leurs choix. C'est l'idée récemment défendue par le chroniqueur Charles Consigny. Rappelez-vous, c'est aussi ce que nous préconisions il y a un an sur Idiocratie à propos des antimasques. A l'époque, on plaisantait. Charles Consigny est lui très sérieux. On ne peut que lui conseiller de partir enfin s'établir aux Etats-Unis où s'applique déjà plus ou moins ce genre de politique, mais pour tout le monde, et où il pourra enfin profiter du vrai capitalisme de ces rêves et crever seul et malade dans un trailer park de la banlieue de Phoenix.

  2. On instaure un abonnement mensuel pour la vaccination, de 0 à 99 ans, en préconisant même les cocktails vaccinaux (bonjour, je voudrais un Moderna-Pfizer on the rocks s'il-vous -plaît). Et on se retrouve dans dix ans pour le prochain gros scandale sanitaire. J'achète les bières, amenez les pop-corns. On s'était donné rendez-vous dans dix ans...

  3. On lâche l'affaire, on laisse couler et on laisse mourir les gens comme ils veulent. Bon, le problème c'est que ça fonctionnait peut-être très bien dans les années 1960, quand les gens avaient le bon goût de mourir chez eux et pas à l'hôpital mais que nous ne sommes plus dans les années 1960 (et, non, Eric Zemmour ne va pas ressusciter les années 1960 même s'il y croit très très fort).

  4. On s'enferme tous chez soi, on désinfecte tout, on ne se nourrit plus que par intraveineuse et on va tous vivre sur le métavers. Qu'a fait Mark Zuckerberg pour vous aujourd'hui ?


Arrêtons-nous là. Vous êtes toujours un peu perdu ? Indécis ? Rassurez-vous, comme toujours Idiocratie a la solution. Elle est très simple : IL N'Y A PAS DE SOLUTION. Ou plutôt si, il en reste une : coupez BFM TV, coupez CNEWS, balancez votre télé (cette saloperie qui fait bien plus de mal que tous les variants réunis), coupez Facebook (cette saloperie qui fait bien plus de mal que tous les variants réunis), jetez tous les essais et toutes les études sur l'épidémie de covid-19 et courez vous procurer le petit livre de Lino Aldani, intitulé 37° Centigrades, que les éditions du Passager Clandestin ont la malice de republier il y a un an (je me demande ce qui a bien pu les y pousser). En 1963, cet auteur de science-fiction italien a brillamment prévu et mis en scène ce qui allait nous tomber dessus soixante ans plus tard. Ne croyez pas qu'il s'agisse d'une sorte de prophétie à la Nostradamus ou d'un scénario épidémique catastrophe comme la SF en regorge. Ne croyez pas non plus que ce petit bouquin donne du grain à moudre aux opposants à la politique sanitaire comme à ses plus chauds partisans, non point, non, il est impitoyable avec tout le monde. Cet auteur qui était un authentique génie1 (ou un vrai pervers) a su mettre très exactement en scène l'éternel et insurmontable dilemme qui pousse aujourd'hui peu à peu nos sociétés dans la folie : la liberté ou la mort. Placez d'urgence ce petit bouquin sous le sapin, passez de très bonnes fêtes et prenez soin de vos vieux (et de tous ceux qui vous sont chers, tant qu'à faire). Vous avez le droit de baisser le masque pour reprendre un peu de foie gras mais pas de bise à Papi et Mamie hein ?


LA Solution



Idiocratie vous souhaite un Joyeux Noël !

dimanche 19 décembre 2021

Les guerres secrètes du soldat Onoda

 



         Après une lutte sans relâche contre l’ennemi et, en vérité, contre le monde, le soldat Hiro Onoda rendit les armes le 11 mars 1974, soit 29 ans après la capitulation du Japon et plus de 10 000 jours passés dans la jungle philippine. Reclus sur l’île de Lubang au mois d’août 1944 avec pour mission d’empêcher le débarquement des troupes américaines, le lieutenant Onoda, après que sa compagnie ait été décimée, se retrouve à la tête d’un petit groupe d’hommes qui prend le maquis et qui poursuit la lutte sans savoir, évidemment, que la guerre était terminée. C’est l’histoire intrigante que raconte le réalisateur français, Arthur Harari, dans son beau film Onoda, 10 000 nuits dans la jungle.   

         En dépit d’un parti pris quelque peu démonstratif, et d’une réalisation plutôt conventionnelle, le film marque les esprits par sa dimension métaphysique. En effet, au-delà de l’histoire singulière de soldats perdus au cœur d’une île à la fois paradisiaque par ses paysages et hostile par son climat, se pose la question vertigineuse du rapport à soi et au réel – question plus que jamais d’actualité dans un monde où le vrai apparaît comme un moment du faux. Au début du film, le spectateur ne peut s’empêcher d’éprouver une forme d’affliction pathétique pour des hommes condamnés à vivre dans une illusion d’autant plus terrible qu’elle les mène à combattre et parfois à tuer de pauvres innocents considérés comme des ennemis. On peut même y voir une énième dénonciation de la guerre et, surtout, des méthodes d’enrégimentement militaire qui poussent de jeunes soldats à un fanatisme sans retour, tout particulièrement dans le Japon nationaliste et crépusculaire des années 1930. 

 


         Pourtant, au fil des années d’une résistance perdue d’avance, ce que devinent sans se l’avouer Onoda et son dernier compagnon d’arme (les autres ont « déserté » ou ont été tués), le combat prend une allure métaphysique qui montre que la fidélité à la vie, et au soi qu'elle révèle, surpasse l’attachement à l'ordre social, et aux constructions sur lesquels il repose. Ainsi, ce qui s'efface un peu plus chaque jour passé dans la jungle, ce sont toutes les représentations sociales qui permettent à une collectivité de s’imaginer tenir ensemble par la force du droit et le nouage des institutions. Au bout de trente ans d’une guérilla souterraine, se crée un formidable écart entre l’être à soi et l’être au monde à partir duquel l’homme devient sa propre loi et la nature son propre univers. Attention, Onoda ne se retrouve pas seul avec lui-même, comme le bon sauvage chez Rousseau, mais fonde sa réalité épurée sur ce qu’il a toujours été au fond de lui : une fidélité, au père, à sa terre, à l’empire. D’où le sens de l’honneur chevillé au corps, jusque dans le plus grand dénuement, et la force irréductible d’un homme qui tient debout face à lui-même et fidèle à la mission qu’il s’est donné ; en un mot, il se sacrifie – se rendre sacré, comme ce qui se tient en dehors de la profanité.

         Bien sûr, cette vie est une folie vue de l’extérieur, et de la représentation commune du monde telle qu’elle émerge au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Une scène du film révèle cette désaffiliation radicale lorsque les deux derniers résistants se voient approchés au cours des années 1960 par les autorités philippine et japonaise afin qu’ils déposent les armes. A l’aide de hauts parleurs, le père d’Onoda invite son fils à prendre corps avec la nouvelle réalité et donc à capituler honorablement ; le Japon n’étant plus ce qu’il était. Caché dans les fourrés, Onoda entend cet appel, le fusil en joue. La nuit venue, avec son compagnon d’arme, ils viennent récupérer la pile de journaux ainsi qu’une petite radio laissées par les pacificateurs pour les convaincre de revenir dans le monde. 

 


       Plus de vingt années ont passé, aussi lisent-ils avec stupéfaction les dernières informations sans forcément en saisir la tonalité. Eberlués, ils comprennent à demi-mots que le Japon impérial a disparu mais se persuadent qu’ils sont les sujets d’une propagande tellement inventive qu’elle ne peut être que viciée, preuve que la guerre continue sous d’autres formes. Mieux, ils perçoivent dans les signaux envoyés un message codé, lequel devient une formule d’espérance, un nouvel horizon d’attente, qui les convie au sud de l’île pour rencontrer un informateur. Naturellement, ils ne rencontreront personne. Mais cette scène est un condensé d’une vie en dehors du réel : portés par cette folle espérance, les deux soldats baissent un moment les armes pour aller plonger dans les flots de la mer puis s’étirer sur la plage devant le soleil couchant. Ils sont plus que jamais seuls, isolés, perdus, ce sont les derniers soldats de l’empire, ceux qui conservent dans leur for intérieur le secret de ce qui a été, de ce qui n’est plus, de ce qui sera, peu importe, les témoins d’un idéal qui s’inscrit sur leur propre chair, dans le quotidien d’une guerre secrète.

         La réalité sociale n’est qu’une illusion collective ; le soldat Onoda retournera, en 1974, à cette illusion après avoir déposé son sabre aux pieds du président philippin – qui lui octroiera la grâce pour les crimes commis par cette drôle d’armée des ombres. La guerre est terminée. Dans un certain sens seulement puisque, dans le monde ou en dehors du monde, la fidélité à soi est une lutte permanente, une lutte d’autant plus difficile à mener que la société vous enveloppe de sa bienveillance. Or, il n’y a rien de plus étranger à soi que le bien qui pousse dans les fanges de la collectivité.  

 

 

'Yoyogi' de UVB 76. Album 'SAN' produit par Teenage Menopause
https://teenagemenopause.bandcamp.com/album/s-n 

 

 

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vendredi 10 décembre 2021

Idiocratie algébrico-sanitaire

 



 

         Toute la politique sanitaire du gouvernement se résume – et se consume – dans les images debordiennes du « spot TV » dédié à la promotion de la vaccination, lesquelles ont tourné en boucles sur tous les écrans-amis, publics et privés, à toute heure de la journée, accompagnant ainsi chaque bon-citoyen dans sa lutte infatigable contre un virus qui lui avait déclaré la guerre, pas moins. On y voyait, dans les fausses couleurs à la fois criardes et doucereuses de la réalité numérique, quelques acteurs en carton-pâte assis autour d’une table de salon de jardin, comme dans un barbecue à l’américaine, deviser des avantages de la vaccination. Le clip se terminait par un slogan qui symbolise à lui seul la transformation du monde en une modélisation simulée : « On peut débattre de tout sauf des chiffres ».

         En effet, les chiffres, par lesquels la gouvernance impose sa réalité dédoublée, sont devenus les signes, aussitôt transformés en normes, d’une biopolitique qui s’occupe de la préservation de la vie nue – et non du vivant – par le marquage chimique des corps. Or, la caractéristique du chiffre, élevé au rang de statistiques puis mis en série par le complexe algorithmique, est justement de ne rien dire sur la vie vécue par nature instable, profuse, contradictoire, bref anarchique. C’est pourquoi chacun peut brandir le totem du chiffre, à l’instar du gouvernement, pour démontrer tout et son contraire. Ne nous en privons pas, lançons les dés comme dirait Luke Rhinehart.

         Les premiers chiffres sont prodigieux et démontrent si besoin était que le virus a fait quelques heureux, au moins quantitativement parlant, évidemment chez les industriels.

-                             - BioNTech-Pfizer : un « pactole » de 78 milliards

-                                                - Johnson et Johnson : 94 milliards

-                             - Moderna : 18,5 milliards « grâce » au vaccin

-                                                 - Astrazeneca : 15,5 milliards

-                             - Nombre de doses achetées par l’UE à Pfizer : 1,8 milliards

-                             - Nombre total de doses achetées par l’UE : 4,8 milliards

 


D’autres chiffres, en dépit de la formule précédemment rappelée, ont eu la chance de faire l’objet de nombreuses discussions, et pour cause, ils ne reflètent pas la même réalité que celle du gouvernement.  

-                             - Pourcentage de guérison du COVID : 99,5 %

-                             - Pourcentage de guérison chez les plus de 70 ans : 95,4%

-                                                 - Pourcentage d’hospitalisations COVID en 2020 : 2%

-                             - Pourcentage des réanimations COVID : 5%.

                          - Nombre de lits fermés en 2020 : 5700

                          - Nombre de morts en France : 120 032 (population française : 67 millions)

 



Il faut également compter avec les chiffres qui varient en fonction des études comme le temps en fonction des saisons. 

-                         - Efficacité du vaccin Pfizer : 90% puis finalement 50% et sans doute moins en fonction de la durée prise en compte.

-                        - Pour la contamination, les chiffres jouent à la pirouette et changent d’angle : un rapport de 1 à 10 (par rapport aux non-vaccinés) selon la mathématique gouvernementale.

-                          - Pour la troisième dose, efficacité du turbo-booster : plus de 90% ; durée : inconnu. Variant : inconnu.  

-                                             - Décès liés au variant Omicron : 0.


 


Enfin,  il y a les chiffres qui se dérobent à la vue des experts et qui doivent bien exister quelque part, dans un tableau, dans une étude, dans un ordinateur. Les chiffres ésotériques qui « parlent » au travers de leur effacement.

-                     - Pourcentages de COVID longs : 20% cinq semaines, 10% trois mois et après ?

-                         - Proportion des effets indésirables liés aux vaccins : ?

-                         - Décès après le vaccin : sur ce point, les chiffres sont nets, sans discussion possible : 0.

-                           - L’efficacité des anticorps naturels : élevée…

-                         - Proportion de vaccinés pour atteindre l’immunité collective : ?

-       

  

On le voit, une batterie de chiffres ne signifie rien sans contextualisation, comparaisons, interprétations, discussions, etc. C’est pourtant ce à quoi les citoyens ont dû se plier pour que leurs vies soient immunisées, leurs corps protégés et leurs mondes confinés. A l’approche des fêtes, une nouvelle ribambelle de chiffres nous prévient qu’il faut désormais « sauver Noël » (comme autrefois le soldat Ryan) et protéger leurs principaux bénéficiaires, les enfants, d’eux-mêmes. Ils sont sûrement moins salauds que les non-vaccinés mais tout aussi contagieux et, à certains égards, plus vicieux (par leur approche enfantine de la vie). Gageons que le père Noël gouvernemental saura remédier à cette irresponsabilité en glissant dans sa hotte quelques doses salvatrices de vaccins, pour eux, pour nous, pour tous. Les chiffres le disent, amen.