Dans sa déclinaison médicale, le terme "gâteux" s'applique à une personne qui souffre d'incontinences urinaire ou fécale. Le vieux français "gaster" était un peu plus imagé en renvoyant au fait d'user, de gaspiller, de répandre un liquide. Nous l'utiliserons avec un certain bonheur pour évoquer tous les vieux schnocks qui squattent le paysage audiovisuel français sans vergogne, répandant ici et là leurs incontinences verbales et leurs bien-pensances surannées. Et ils sont légions à ne pas connaître les joies d'un repos bien mérité après une vie de labeur ! A vrai dire, leur ego boursoufflé, auquel il faut bien sûr ajouter un entregent de vieilles canailles, les pousse à nous livrer quotidiennement une analyse politique dont la profondeur est égale à celle d'une mare aux eaux stagnantes.
Une émission spéciale a même été créée
pour eux : Les grandes voix d’Europe 1. On y retrouve Philippe
Gildas (80 ans), Charles Villeneuve (74 ans), Michelle Cotta (78 ans), Gérard
Carreyrou (75 ans) et quelques autres pour deviser chaque semaine des
événements qui ont agité l’actualité. Pourquoi pas, me direz-vous ? L’idée
de confier une tranche de radio à nos « vieilles voix »
journalistiques serait intéressante si ces vieilles voix ne disposaient pas
déjà d’une myriade d’occasions pour s’exprimer sur les ondes ; sans
compter la qualité de leurs interventions, à peu près nulle, nos vieux éphores
ânonnant sans discontinuer la même chose depuis Giscard, quand elles ne se
gargarisent pas d’accents pompidoliens.
Dès le matin, elles vous prennent, les
vieilles voix, au pied du lit avec l’indécrottable Jean-Pierre Elkabbach (78
ans) qui tance de sa hauteur d’âge les plus ou moins jeunes loups de la
politique avec un ton si dédaigneux, au bord de l’insulte, que l’on finirait presque
par prendre pitié de ces vautours du suffrage universel. En face, sur RTL, nous
ne sommes pas mieux lotis avec la voix traînante d’un Mazerolle (73 ans) qui
n’en peut plus de s’écouter parler. Et si jamais vous n’avez pas encore voué
l’humanité à vos haines les plus tenaces, il sera encore temps d’écouter la
petite leçon de moraline délivrée par notre plus illustre
révolutionnaire : Daniel Cohn-Bendit (70 ans) – rarement, il faut l’avouer,
un « rouge » comme le valeureux Dany n’aura léché avec autant de
bassesse les grandes bottes du capitalisme.
Le midi, l’insupportable Jean-Michel
Apathie (67 ans) officie en compagnie du niais de service, Maxime Switek, pour
nous livrer une information au cordeau, à peine dégrossie des dépêches de
l’AFP. Il faut avoir entendu, au moins une fois, la voix chantante de notre ami
pyrénéen répondre avec un mépris que l’humour gras arrive à peine à dissimuler
aux « sans-dents » qui osent appeler la station pour évoquer leurs
problèmes de pauvres. Heureusement, le soir venu, un autre imparable magicien
du postillon, l’insubmersible Alain Duhamel (75 ans), prend le relais pour
apporter un peu de hauteur à l’actualité politique. Le môsieur, comme nombre de
ses fameux collègues, n’a pas émargé pour rien à Science-po Paris. Nom de
nom ! Il tient le même discours giscardo-rocardo-compatible-à-tout depuis
des lustres. Un coup au centre-droit, un
coup au centre-gauche, ça reste le meilleur moyen de garder sa place au soleil.
Vous en voulez encore ? Et bien au même moment, une nouvelle fois sur
Europe 1 (championne toutes catégories du gâteux), le Club de la presse
jonglera entre Robert Namias (71 ans), Philippe Gildas encore (80 ans ),
Michelle Cotta encore (78 ans), Catherine Nay (71 ans), pour passer au crible
de ces questions sans concessions un invité blafard, à peine démoulé d’un
quelconque parti à la con.
Et
si jamais, la nuit venue, enfoncé dans votre canapé mou, il vous venait à
l’esprit d’allumer le poste maudit de la télé, c’est une ribambelle de vieux
rigolards, la bave aux lèvres, qui vous scruteront de leurs yeux plissés,
encore tout heureux d’être là, indéboulonnables. Pierre Lescure (70 ans),
môsieur le président du festival de Cannes, vous fera part sur France 5 de ses
grosses blagues bien grasses tandis qu’il caressera le dos de tous ses copains
artistes. Franz-Olivier Giesbert (67 ans), entouré de trois nymphes plus
imbéciles les unes que les autres, orchestrera un débat intellectuel d’une rare
platitude. L’on en viendrait presqu’à rire avec lui d’un cynisme assumé,
revendiqué, rémunéré. Et le week-end, quelle merveille ! L’enfant terrible
de la télé, aussi anticonformiste qu’une huître accrochée à son parc, Thierry
Ardisson (67 ans), invite deux-trois artistes sans intérêt, un morpion de la
politique et une personne de la société civile (qui aura à peine l’opportunité
de dire une demi-phrase) pour un show aussi vide que prétentieux.
Heureusement,
le dimanche, il y a Michel Druker (73 ans)…..
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