Élisabeth de FONTENAY, Gaspard de la nuit, Stock, 2018. Prix
Femina de l’essai.
Je suis venu, calme
orphelin,
Riche de mes seuls yeux tranquilles,
Vers les hommes des grandes villes :
Ils ne m'ont pas trouvé malin.
Verlaine
Nul aujourd’hui n’ignore
et le nom et l’histoire du pauvre Kaspar Hauser, surgi le lundi de Pentecôte
1828, sur la grand’place de Nuremberg, une lettre à la main, enjoignant le Commandant
de la place de prendre soin de l’orphelin d’un chevau-léger, événement ou
incident qui vit le surgissement de l’autiste zéro en médecine, en littérature
et au cinéma.
Comme un coup de
clairon au cœur de la nuit romantique, quatre syllabes ont claqué comme
oriflamme au vent sur la place de Nuremberg-qui-êtes en Bavière, ouvrant béante
la fosse où s’abîmerait pour longtemps, peut-être pour jamais, une certaine
idée de l’homme.
Kaspar aurait été tenu,
enfant, au secret dans une sorte de cave ou de souterrain, nourri et peu ou
prou soigné mais de présence et de parole trop longtemps privé, il aurait
manifesté un comportement intermédiaire entre l’animal et l’homme avant d’être assassiné
par un inconnu vêtu de noir à la nuit tombante dans le parc du château
d’Ausbach. L’inconnu vêtu de noir qui lui
ressemblait comme un frère lui aurait tendu une bourse de soie rose. Dans
la bourse, sur un petit papier plié en quatre, un message écrit à l’envers
seulement lisible devant un miroir :
Hauser pourra vous
donner au juste mon signalement et vous dire qui je suis. Mais pour en épargner
la peine à Hauser, je souhaite vous dire moi-même d'où je viens. Je viens de la
frontière de Bavière... près de la rivière... Je souhaite même vous dire aussi
mon nom : M. L. Ö.
Or, selon le médecin
légiste, Kaspar dit Gaspard en français, se serait lui même infligé les
blessures auxquelles il succombera trois jours plus tard.
Si
l’on admet l’expertise du légiste, Kaspar aurait, une fois et une unique fois,
donné son nom. En pure perte. Jusqu’ici personne n’est parvenu à identifier le
nom de l’assassin et de la victime derrière ces trois initiales Em-el-eu…
Ils
parlent mais nul ne les entend.
De
la même manière, personne n’entendra le frère d’Élisabeth quand, à une remarque
désobligeante sur ses façons de table, son frère, au lieu de marmonner,
répliqua à voix forte :
Laissez-moi vivre !
Ceci
n’a pas été.
Considérés
comme « pas nés » pannés/cramés, les autistes, à l’instar du pauvre
Gaspard, revivront le calvaire de Gaspard. Arriérés,
idiots, tarés, inadaptés, demeurés, débiles, imbéciles ou autistes, ces
créatures ou phénomènes souffriront le mépris, la moquerie, seront tour à tour
exhibés comme monstres de foire et examinés, questionnés par des médicastres plus
ou moins bienveillants toujours incompétents et parfois même photographiés par
un disciple du bon professeur Bertillon.
Énigme,
chaînon manquant. L’autisme est une délicate affaire.
En
son mystère repose peut-être la clef du nom de l’homme, sa définition.
L’autiste se tient, telle la Sphinge au carrefour de Delphes, que Science,
Médecine et Philosophie questionnent sans parvenir jamais à résoudre l’énigme.
L’homme n’est pas une simple affaire de physiologie. Gaspard Hauser, comme le
frère d’Élisabeth de Fontenay, a marché à quatre pattes, s’est levé et tenu
droit sur ses jambes et cetera. Est-il pleinement homme celui qui se
refuse à dire je, celui qui a appris
à lire et à parler mais n’utilise le langage qu’à sa guise. Est-il pleinement
homme celui qui trouve refuge dans le silence, le rite, la répétition, la
copie, celui qui se refuse à avoir un avis, un goût autre que culinaire, celui
qui vous questionne quand vous le questionnez, celui qui vous harasse
d’incessantes questions dont il sait les réponses ? Et s’il n’était pas
venu vous fiche la vie en l’air mais pousser votre propre questionnement à son
acmé, jusqu’à ses pires retranchements ?
C’est
là tout le sujet de ce livre exceptionnel.
Lorsque naquit ce frère,
qu’Élisabeth Bourdeau de
Fontenay, maître de conférences émérite de philosophie à l’Université Paris 1
Panthéon-Sorbonne, surnomme Gaspard, le mot d’autisme n’avait pas encore réussi sa percée triomphale
dans le vocabulaire médical et courant.
À ces enfants,
souffrant de déficit de parole et de communication, empêchés de devenir un jour
comme les autres, ouvriers, paysans ou notables, de se marier et d’avoir ou de
ne pas avoir d’enfants, la médecine en sa suavité éternelle donnait le doux nom
d’arriérés, préconisait l’asile et sa cohorte de festivités. L’une d’elle, la
chimie. Aussi de pilules roses en pilules bleues, le cerveau du patient se
modifiait, au point qu’il est désormais impossible à Élisabeth d’esquisser la
moindre percée dans l’imaginaire de Gaspard. Pas même de comprendre pourquoi
cet être-là, susceptible de pleurer, souffrir et rire, lire et parfois
s’exprimer, a pris la ferme décision d’abandonner sa subjectivité pour se
réfugier dans cette étrange zone où le langage réfute toute intersubjectivité.
Sous la rude carapace du rite et de l’écholalie épuisant l’interlocuteur si
l’on peut encore oser ce mot, l’autiste paraît double parfait du robot 6 P O,
auxquels les protagonistes de la Guerre des étoiles pour le plus grand plaisir
du spectateur s’adressent, obtenant toujours les bonnes coordonnées ou
informations mais en vain quand le moindre incident déroute le programme.
Que vient nous dire à
l’âge du numérique ce cerveau qui semble fonctionner comme un simple computeur,
un intellect sans chair émotionnelle ?
À sujet si troublant,
une forme aussi hybride et déraisonnable que l’est le sujet convenait. Élisabeth
de Fontenay a tissé un merveilleux ouvrage qui tient de la lettre au frère et
de l’essai où tour à tour sœur, narratrice et philosophe, elle dit l’amour
indéfectible qui la lie à ce frère, le désespoir congruent, la chose advenue et
les met sagacement en rapport avec son savoir philosophique, le passage où elle
convoque Althusser, sachant ce qui lui arrivera, est proprement
vertigineux :
Comment aurais-je pu ne pas être durablement convaincue par cette
description de l’homme normal comme de celui qui a échappé à toutes les morts
de l’enfance, dont combien sont des morts humaines ?
Dans ce livre, l’aspirant
philosophe en mal de compréhension croisera aussi Descartes, Diderot, Leibnitz,
Foucault, Pinel et les autres et sera invité à se souvenir du grand massacre des
fous et des anormaux, cette euthanasie douce, perpétrée en Allemagne nazie
ainsi qu’en douce France, cher pays de nos enfances.
Un de ces ouvrages
inclassables, à l’instar de La Chambre
claire et de W ou le souvenir
d’enfance, en ceci que l’auteur dépense une folle énergie amoureuse
au-dessus d’un vide. Pour Barthes, l’interfuit,
le visage d’une enfant de cinq ans présence absente dans un jardin d’hiver ;
pour Perec, le vide laissé par la disparition d’une mère et pour Fontenay, une
sororité non pas seulement partielle mais hautement problématique. Son texte
parfois retrouve les accents que Racine sut donner à Esther s’adressant à son
Dieu. Pavane pour un sens absenté, un défunt, adresse pour obtenir une justice
et une réparation que l’auteur, la philosophe et la sœur, l’être de raison et
la femme de cœur savent qu’elles n’adviendront pas. Le lien avec Perec mérite d’être suivi,
puisque Élisabeth de Fontenay avoue
avoir aussi choisi la lettre G de
Gaspard pour inscrire le plus disruptif des frères dans une continuité, ne
serait-elle qu’alphabétique.
À cette sororité
doublement partielle donner un sens.
Ce type de frère ne
coïncide guère avec l’image du frère ordinaire, qui vous fait des farces, vous
agace, rit de vos boutons et kilos superflus, juge ou méjuge vos Jules mais
pour l’éternité se fait votre protecteur pour devenir ensuite l’unique témoin
de votre enfance quand, devenus grands ou vieux, personne ne se souvient plus
de l’enfant que vous fûtes.
Partielle aussi puisque
Gaspard fut placé en institution dès ses quinze ans, quoique la mère lui ait appris
à lire et rêvé de l’installer à la campagne où, semble-t-il, caché chez des
paysans normands, il fut sinon heureux du moins plus épanoui. La guerre
terminée, il rentra à Paris, alla seul à l’école, fugua – toujours le Laissez-moi vivre. On le contraignit. On le contrôla. Il devint
violent, fut médicamenté et éloigné.
Élisabeth devint ce que
l’on sait, l’élève de Jankélevitch, une essayiste écoutée, un professeur estimé
qui, en apparence, oublia ce frère écarté des humains, avant de devenir à la
mort de ses parents la personne qui,
trois fois l’an, le recueille le temps des vacances avant de le remettre à
l’Institution meurtrière.
Doublement si proches
et tellement lointains, de même chair et de même sang et pourtant étrangers.
Avec ce livre, au-delà
de sa propre personne et des liens qu’elle excelle à tramer entre ses sujets
d’étude : la souffrance animale, les conséquences des camps sur le devenir
humain et la nature de l’homme, Fontenay ouvre un possible chantier
intellectuel d’une rare importance et d’une difficulté sans doute considérable
qui exige du temps et des forces.
Considéré que
l’intersubjectivité constitue en bonne part la notion d’humanité qu’aurait donc
à dire l’autiste, cette chimère, hybride d’animal, de robot et d’humain, à l’Homme ?
Que pourrait-il nous apprendre et de quelle importance serait cette découverte
à l’âge du Transhumanisme et de la grande pitié envers les bêtes :
Parle, je te baptise » aurait dit, un jour du XVIIIe siècle, le
cardinal de Polignac à un grand singe du Jardin du roi. Cet auteur d’un
pamphlet réactionnaire, l’Anti-Lucrèce, ce féroce cartésien qui érigeait, le
temps d’un bon mot, la Grande Ménagerie en terre de mission ne savait pas ce
que parler veut dire quand il apostrophait un singe anthropomorphe par cette
injonction « parle » et par cette promesse « je te baptise ».
Élisabeth de Fontenay
tente d’élucider pour elle même la part prise par la présence-absence de son
frère dans ses champs de recherche, particulièrement celui de la souffrance
animale. Il y a davantage.
En filigrane, les morts de la Shoah – chez
elle, cinq proches au nombre : sa tante maternelle, son mari et leurs deux
enfants – et bien entendu les silences familiaux.
Aussi cerise sur le
gâteau à l’arsenic, cette chose-là dont on ne parle guère d’ordinaire, excepté
quand l’excès s’en mêle (l’affaire Finaly),
l’épineuse question de la conversion de sa mère, juive dont les parents avaient
fui les pogroms d’Odessa, la sienne surtout, qui lui fut imposée à l’âge de
cinq ans. De ce baptême non désiré et subi qu’elle rejettera de toutes ses
forces, l’œuvre de Fontenay est emplie. Il y eut La prière d’Esther et Retour
aux sources, surtout des réflexions sur sa stérilité – voulue ou
conséquente – et des évocations quasi barthésiennes à propos du « visage
de la lignée ».
Est-il vraiment anormal
que l’autisme surgisse au cœur de la rupture dans la lignée ? Particulièrement
à cette époque ?
Anecdotique,
ceci : Perec au collège d’Étampes fit croire un moment à ses camarades
avoir été la victime et le héros d’une sorte d’affaire Finaly.
Il en va des belles
âmes chrétiennes comme des médicastres. Au « Surveiller et punir »,
substituer le détruire pour sauver.
Sans doute chez Élisabeth
de Fontenay, le poids de l’antisémitisme et de l’adhésion vichyssoise de la
lignée paternelle, en dépit de la personne et de la figure de son père,
résistant de la première heure, lui a semblé trop lourde charge.
Considérant la parenté
comportementale existant entre un grand traumatisé et un autiste, il
conviendrait de s’interroger sur la décision prise par Georges Perec de dédoubler
la figure de Gaspard Winkler, le faussaire qui revient à chaque livre en un
enfant autiste naufragé. Les naufragés et
les rescapés, solfiait primo Lévi. La figure de Gaspard Winkler est déjà
présente dans son premier essai romanesque avorté, titré La nuit… à cause de Gaspard
de la nuit. Il revient ensuite dans Le Condottiere où il est donné à un
peintre faussaire, ce sera encore lui qui dessinera le puzzle de La Vie mode d’emploi. En hébreu, Haïm
halah’a ! Plus encore, m’interpelle, comme on se plaisait à l’écrire
dans les années 70, dans ce jeu de doubles et d’homonymes, la mission donnée au
déserteur Winkler de retrouver
son homonyme autiste dans W ou le
souvenir d’enfance.
Un certain Bartelbooth
– le nom est un mixte du héros des Enfantines
de Larbaud et du Bartelby de
Melville – enjoint au déserteur de
retrouver la trace de l’enfant disparu dans le naufrage où périt sa mère
Caecilia – la mère de Perec s’appelait Cyrla dite Cécile – et tout l’équipage
du Sylvandre. Existait-il un meilleur mot pour dire l’adieu aux forêts et
une meilleure manière d’introduire le récit de la vie en la terrible île de
W ?
Dans les cent
composantes du « spectre autistique », celui qui fait de ces
créatures des zombies ; la conversion et la déportation tiennent leur
place… Le mystère – hasard ou nécessité ? – de l’épigénèse se chargeront du
reste.
L’autisme comme
symptôme, l’autisme comme liberté offerte à Élisabeth de devenir ce qu’elle
fut, l’autisme comme point aveugle où gît le secret de ce qui distingue l’homme
de toutes les créatures, telle s’impose la matière de ce livre étonnant.
Aux portes du néant, la
sœur et le philosophe s’interrogent sur les derniers visages de la lignée, Elle
et Lui. Elle, la bonne élève, celle qui
s’exprime à merveille, qui sait l’art de la conversation comme plus personne ne
le sait, l’écrivain classique qui sait plier les idées, les mots et les phrases
sous son commandement et faire naître, sans pathos ni excès, le sensible, et Lui,
le pauvre Gaspard ni tout à fait être de silence ni de parole, celui qui par
son être au monde fit d’elle une Antigone :
Le corps d’un fils de ma mère » peut-être ceci constitue-t-il le
véritable aveu usant de l’argument selon lequel elle doit accomplir ce geste
interdit par la loi parce que ses parents, étant morts, ne pourront engendrer
un autre fils, elle entraîne dans sa fatale pitié fraternelle le jeune homme
qui l’aime et qui doit l’épouser.
Ce livre ne constitue pas un tombeau, peut-être une
simple inscription funéraire :
Et si je tiens à laisser une trace de ton prénom, c’est qu’après que nous
aurons l’un et l’autre disparu, sans descendance, notre nom et notre prénoms
imprimés, sauvegardés, survivront un temps dans le clair-obscur des
bibliothèques qui sont les seuls tombeaux d’où il arrive parfois qu’un lecteur
vous fasse revenir.
Ce nouveau Gaspard de la nuit, comme son ancêtre, est
un livre rare, tout de justesse, de délicatesse et d’intelligence tramé.
Je ne résiste pas à
l’envie malicieuse de citer l’une des « Fantaisies à la manière de
Rembrandt et de Callot » du jeune-vieux, Louis
Jacques Napoléon Bertrand dit Aloysius Bertrand, inventeur de ce genre
littéraire qu’on dit poème en prose :
Deux juifs s’étaient
arrêtés sous ma fenêtre (…)
Une troupe de turlupins
couraient joyeusement vers la place du Marché, d’où le vent chassait des
étincelles de paille et une odeur de roussi.
« Ohé !
Ohé ! Lanturlu ! » - « Ma révérence à madame la
lune ! » -« Par ici la cagoule du diable ! Deux juifs
dehors pendant le couvre-feu ! »- « Assomme ! assomme ! aux
juifs, le jour, aux truands la nuit ! »
Et les cloches fêlées
carillonnaient là-haut, dans les tours de Saint-Eustache le gothique : -
« Din-don, din-don, dormez donc, din-don ! »
Désormais, quand à la
sortie du collège, les enfants chaque jour moqueront mon fils, Jean de la lune,
je me réciterai ce poème comme une prière et y associerai Gilbert-Jean Bourdeau de Fontenay,
fils de Nessia Horstein, en ces jours sombres entre les jours, où l’anormal, le
handicapé n’a plus aucun droit de cité au beau pays du Vivre ensemble où racisme
et moqueries de genre, impitoyablement bannis, se revivifient allegro vivace au passage du taré.
Chère Élisabeth de Fontenay,
vous qui avez pu penser qu’un diagnostic d’autisme, en lieu et place de
celui d’arriéré, eût pu changer le cours des choses, sachez que sur ce point,
et ce point seulement, vous vous êtes trompée.
Entre 1945 et
1953, Mademoiselle Brun, une belle âme, vivement soutenue par l’institution
ecclésiale et l’état franquiste refusera de rendre à sa famille deux enfants,
âgés respectivement de deux et trois ans en 1942, dont elle avait pris soin avec le plus grand dévouement
tandis que leurs parents prenaient un aller simple pour Auschwitz. La tutrice et les autorités
cléricales arguaient que, baptisés, les bambins avaient cessé d’appartenir à
leur famille. Sur le mode majeur, cette terrible bataille judiciaro-religieuse
résume assez bien les conséquences de ces conversions imposés aux enfants
cachés : La consigne vaticane était
claire : éviter autant que possible de répondre
par écrit aux autorités juives, mais le faire oralement. Toutes les fois qu’il
sera nécessaire de répondre, il faudra dire que l’Église doit faire ses
investigations pour étudier chaque cas en particulier. Les enfants qui ont été
baptisés ne pourraient être confiés aux institutions qui ne seraient pas à même
d’assurer leur éducation chrétienne. Pour les enfants qui n’ont plus de
parents, étant donné que l’Église s’est chargée d’eux, il ne convient pas
qu’ils soient abandonnés par l’Église ou confiés à des personnes qui n’auraient
aucun droit sur eux, au moins jusqu’à ce qu’ils soient en mesure de disposer
d’eux-mêmes. Ceci évidemment, pour les enfants qui n’auraient pas été baptisés.
Si les enfants ont été confiés par les parents, et si les parents les réclament
maintenant, pourvu que les enfants n’aient pas reçu le baptême, ils pourront
être rendus.
e, vivement se résume e judiccre :ataille judicciaro-religieuse
résume assez bien les conséquences de
ses conversions imposés