samedi 20 juin 2020

L'Incorrect censuré





L’Incorrect est un magazine d’idées lancé en septembre 2017. Comme son titre le laisse supposer, le mensuel dirigé par l’essayiste Jacques de Guillebon fait peu de cas du politiquement correct. Au moment du lancement de la revue, le très bien-pensant journal La Croix la décrivait comme une initiative visant à « briser le cordon sanitaire qui isole le Front national en le séparant de la droite » et, logiquement, comme une publication se situant « entre droite et extrême-droite ». Diantre ! C’est vrai que dans les milieux du journalisme rampant, on aime bien que les idées restent flotter à la surface des eaux, comme des étrons. Ainsi, tout le monde peut s’en délecter et à l’occasion en distiller le fumet dans les salons de la libre parole. 

La dernière couverture de L’Incorrect a donc logiquement froissé quelques susceptibilités et amené à en empêcher l’affichage sur les kiosques de presse. Cette décision, comme le précise Jacques de Guillebon, dans la dernière lettre quotidienne du journal (L'incotidien abonnez-vous, elle est excellente), n’a pas été prise par les services de l’Etat sous la pression de quelques associations ou ligues de vertu politique. Non pas. La couverture de L’Incorrect a été censurée « par le principal propriétaire de kiosques dans la région parisienne qui dispose d’un quasi-monopole de fait, Mediakiosk, filiale du géant JC Decaux. » Heurtés par la « une » un peu trop remigrationniste, JC Decaux et sa filiale Mediakiosk ont pris au mot la devise ironique du journal : « Faites-le taire ! » L’ironie est devenue mot d’ordre. La couverture de L’Incorrect a disparu des kiosques. Et la censure s’est démocratisée, désormais à la portée de n’importe quelle société privée. 




Les âmes molles s’en frotteront les mains. Peu importe d’où qu’elle vienne, la censure est toujours bonne à prendre quand il s’agit d’empêcher l’antépénultième retour de la bête immonde. En la matière, JC Decaux est plus prosaïque, il sait que la publicité est aujourd’hui idéologique et tourne autour d’une seule et même rengaine : dénoncer le racisme sous toutes ses formes. C’est bon pour les affaires, point à la ligne. Or, le « n°1 mondial de la communication extérieure » compte dans ses principaux actionnaires des géants tels The Capital Group Companies ou The Vanguard Group, deux des trois plus importants fonds de pension au monde qui ne sont pas des entités connues pour leurs sympathies souverainistes, moins encore remigrationnistes. En France tout particulièrement, les élites doivent s’abreuver quotidiennement à la soupe diversitaire sous peine de voir leurs rétributions en partie coupées. Récemment, le journal Le Monde s’est encore cru obligé de se fendre d’une tribune déplorant le retoquage par le Conseil Constitutionnel de la liberticide Loi Avia. Comme JC Decaux, Le Monde aimerait bien que les médias et Internet restent sur la ligne de flottaison, sans remous, à la surface, comme des étrons libres. 

Exit les discours de haines, bienvenue à la seule parole de connivence, rampante et repentante. Toute la cohorte des suiveurs appointés n’imaginent même plus qu’il puisse exister une contradiction dans l’arène publique. Les réseaux sociaux sont justement là pour servir de défouloir sous le contrôle méticuleux des grands groupes privés à qui l’on délègue le rôle de tenir en laisse la liberté d’expression. La démocratie libérale, en refoulant au plus profond d’elle-même les principes dont elle est issue, s’écroule lentement sous le poids des intérêts de toutes sortes. Une nouvelle fois, la police privée des étrons a agi de son propre chef sous l’œil torve et apeuré des responsables publics. Bon dieu, faites-les taire, une bonne fois pour toute !   



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