Jean-Marie
SCHAEFFER, Lettre à Roland Barthes, éditions Thierry
Marchaisse, 14, 90 euros.
Comme
une ombre portée.
À
la question inaugurale, limen du magistral travail de Thifaine
Samoyault1
qu'en
sera-t-il de l'absence d'un homme dont le vécu sut faire trembler la
théorie, une voix cherchant un corps ?
répond un an plus tard, et plus de trente ans après la disparition
de Barthes, Lettre
à Roland Barthes.
Le moyen d'user d'une autre méthode pour approcher ce texte-corps,
ce corps-écrit : la magie Barthes, celle qui ensorcelle et
libère d'un même mouvement. Il est des écrivains qui stérilisent
et d'autres qui mettent la plume en main, des écrivains terroristes,
niveleurs ou faussaires, comme il en est de rédempteurs. Aucune
lignée, juste des individus. Chacun choisira l'eau ou le vent,
susceptible
de faire tourner son « moulin à livres2 »,
son usine à rêves, le son qui lui sera « coup d'archet du
tsigane3 ».
Barthes, pour les auditeurs du Séminaire, ceux du Collège de France
et pour des milliers d'anonymes, j'en suis, qui n'ont entraperçu son
visage que sur la couverture d'un livre, fut cette flamme, cet air,
cette eau et cette terre où se sera réfugié ce qui demeure en
douce France d'amour fou pour la Littérature. Il convient de rendre
grâce à Barthes d'avoir été cette présence, ce grain de voix,
cet amant-là. Aveux: j'ai
aimé la littérature d'un amour déchirant...
ou
encore j'ai toujours aimé le théâtre et pourtant je ne vais plus
au théâtre... Fragments d'un discours amoureux.
Quarante ans durant, un amant a écrit et voilà le temps venu pour
chacun de lire/relire/humer/feuilleter ce vaste corpus, cette œuvre
a- monumentale, labile, fluide, translucide, tellement mouvante,
comme geste du poignet d'un toréro
d'art
ou pas du danseur. Si l'oeuvre avait une couleur,
ce
serait la couleur fauve ; une réalité, un zéphyr ; un
paysage, la brume ; un objet, une cigarette à demi consumée ;
un vêtement, ce très inutile accessoire masculin qu'on dit
pochette ; un animal, la fauvette ou bien le martin-pêcheur,
le colibri sous les étoiles ; une saison, l'hiver ; un
mois, novembre ; un personnage de fiction, non pas Marcel,
narrateur de la Recherche,
mais simplement Puck ; un lieu, le Fujiyama, Jean Pinquié
saura pourquoi4
; une planète, Pluton ; un air, La jeune fille et la mort ;
une arme, un scalpel et une devise, celle de Cicéron Non
omnis moriar...
Aucun des mots habituels réservés au « critique littéraire »
ou à l'auteur : passeur, interprète, traducteur, initiateur,
maître... ne lui convient. Il demeure l'amant parfait. Celui qui
comble sans rassasier l’insatiable besoin d'amour, ni la soif ni
la faim. Art d'aimer, art de lire, art d'écrire. Arts de la fugue..
douceur des traverses, délices de l'école buissonnière. Ce sérieux
professeur hystérique, dévoré d'ennui et encombré de son corps,
était un Ariel qui, malice ou mégarde, entrouvre portes et fenêtres
jusqu'à ce que rien ne demeure de l'ordre des familles, des royaumes
et des cœurs. Pas seulement. Personne ou presque ne s'est autant mis
à nu que Barthes, particulièrement dans son Roland
Barthes par R.B
ou dans La
Chambre claire et
personne, ne s'étant
si follement exposé,
ne fut plus méprisé de son vivant. Moqué comme homosexuel
in-assumé (Dominique de Roux), obsédé ( Picard et ses séides, la
belle conjuration d'imbéciles), jugé surestimé (Raphaël Sorin
)... détesté par la droite, à l'instar de Duras, autre folle et
néanmoins génie littéraire du moins en ses
débuts,
il fut ce corps à nu percé
de
flèches.
Pour
qui douterait de la profondeur du coup que vous aviez porté à ce
ventriloquisme des évidences, la véritable curée dont vous fûtes
l'objet, et qui allait de l'extrême-droite (Europe-Action)
jusqu'au centre-gauche
(Le Monde), en
passant par la droite conservatrice (Le
Figaro) , devrait
faire disparaître le doute5.
Amor
fati
que tout amour véritable. Son œuvre, sous le signe d'un double
échec, d'un non lieu :
on échoue toujours à parler de ce qu'on aime,
comme on échoue à composer son autobiographie par impossibilité
d'écrire jamais sa mort : Quelqu'un
doit le dire à notre place impose
respect et condamne les granzauteurs auto-proclamés et les gardiens
des temples du Sens
à
plus d'humilité. Elle exige de demeurer loin de la doxa. La tâche
est rude, utopique, qui devra demeurer l'unique horizon d'attente,
l'unique exercice de qui se pique d'otium, ce loisir savant
aujourd'hui livré aux négociants de livres. Qu'apporte le livre de
Shaeffer à la connaissance de Barthes, aux textes ( liste non exhaustive ) de Philippe Roger, Barthes,
roman6,
peut-être le plus beau des ouvrages consacré à Barthes. Fond et
forme, mon préféré, pour cette attention permanente au deuil, à
la littérature comme retour, non pas du mort, mais de l'impact
laissé par les morts sur les vivants, comme les cercles
concentriques d'une pierre jetée dans l'eau d'un lac, l'attention à
la généalogie, au roman des origines en nous : ce que n'entendra
plus la génération qui s'avance, bue qui s'avance. Mourir sans
avoir donné de petit-fils à sa mère arrache le cœur de ce
gauchiste, désigné bouc par la vieille Sorbonne. Loin de lui toute
idée d'adopter un enfant, Barthes déplore seulement de n'avoir pas
eu, différence sexuelle oblige, un
enfant qui aurait eu le visage de sa lignée
comme lui, pupille de la Nation, avait été l'ultime preuve de
l'existence de Louis Barthes. Mon préféré aussi en ceci qu'il ne
convoque qu'un Barthes, unique, et non point deux, comme se plaisent
à le faire tant de professeurs trop versés en l'art de la
taxinomie, le scientiste et le mystique, le sémiologue et le
quêteur de Vita
nova,
touché tardivement par la troisième théologale. À Philippe Roger
revient le rare mérite d'avoir isolé l'appel mystique à l'oeuvre
dès les années de sanatorium et ce jusqu'aux derniers séminaires.
Trois actes : le doute, la patience, la séparation, tentation
manifestée clairement par l'attention à l'érémitisme, à la
clôture, l'aveu d'être entré en littérature comme d'autres en
religion, non pas pour témoigner mais pour souffrir la passion.
Certitude d'être autant de mots que de chair en ceci que la
littérature toujours précède l'expérience. Tristesse renouvelée
en ceci que Barthes n'appartient pas au clan du passé mais au clan
très fermé des écrivains qui ont tenté l'impossible écriture du
présent. À propos du haïku, Barthes notait : le
langage se retourne, laissant à nu ce qu'il dit, selon
lui, le but ultime d'une vie d'écrivain.
Qu'ajoute
la
lettre de
Sheaffer au texte de Marie Gil7,
l'élégance faite critique, la plus parfaite des érudites, subtile
aussi quoiqu'elle se vante peut-être un peu de l'être, mais sur le
fond, elle a vu l'essentiel, la matrice vide de l'oeuvre comblée
par la mère. Elle seule. Ce qui conduira Barthes à se coucher et à
mourir ayant achevé
La Chambre claire.
Un
lecteur ironique arguerait qu'il pourrait s'agir d'un accès de
romantisme attardé, d'une surcharge symboliste mais les faits ne
démentent guère cette lecture, qui a le mérite d'évanouir
l'anecdote et de serrer au plus près ce texte-vie que devrait être
toute biographie. Qui s'intéresse à ce qui chez un écrivain
n'éclaire pas son œuvre ? Normalement personne... Enfin dans
un monde idéel, un monde où aucun éditeur ne vous passerait
commande d'une « non fiction » (prononcez none fictieun)
à l'américaine, imposant de combler les vides par de l'histoire
culturelle ou d'une quelconque french
theorie à
usage des ménagères de moins de cinquante ans. En effet, voici ces
lectrices Bac plus deux, devenues les poules aux œufs d'or de
l'édition française : son nouveau cœur de cible. À leur
usage, les éditeurs concoctent de faux livres savants, des
documents fictionnalisés (le barbarisme convient à l'infâme). Pour
un plat de lentilles vendre son droit d'aînesse. Ces Dames toujours
préfèreront Cinquante
nuances de Grey
et
Douglas
Kennedy à ces monstres concoctés à leur seul usage dans les
bas-fonds des grandes maisons. Qu'importe aux éditeurs la mort de
l'art de lire pourvu
qu’amenuisant
chaque jour le degré d'exigence, ils conservent leurs postes et
maintiennent le simulacre d'une vie littéraire française !
Enfin Marie Gil, normalienne et brillante universitaire, a licence
d'écrire ce qui lui chante sans devoir céder à ces mornes
sirènes8.
Shaeffer dit ce Barthes, hanté de mort et de deuil, plus vivant
qu'aucun de nos contemporains, il dit « la trace vive de
l'écrivain dont les ouvrages ont rythmé sa
vie
– comme celle
d'innombrables autres
personnes de sa
génération. » Barthes, comme ombre portée à sa vie, le
projet est beau. Si Barthes n'était pas né, la vie de Shaeffer,
tant d'autres, eussent été différentes. Le miracle Barthes demeure
ce lien qu'il aura établi avec chacun de ses lecteurs, par la seule
efficace de son discours. La vieille Sorbonne peut hurler au gourou,
le fait est là : Barthes aura bouleversé, avant que la nuit ne
recouvre tout à fait le champ intellectuel, l'acte de lire.
Rencontre avec un amant.
De
l'amour...
Aucun écrivain, excepté peut-être Stendhal, à qui Barthes a
consacré son ultime texte, retrouvé sur le chariot de sa machine
à écrire un 26 mars 1980, n'aura su toucher les âmes au point le
plus intime et les convertir à la beauté. De l'écriture
considérée, non comme outil d'information ou de communication,
mais comme un art, offrant accès direct à la beauté et ce, non
par le seul medium de la poésie, mais par celui de la critique.
Son secret ? Être, Moderne, revenu à l'ancienne rhétorique,
l'avoir traduite au cœur des années 68, au cœur battant de
l'espérance d'un monde où nul ne perdrait plus sa vie à la gagner,
seulement à la perdre ainsi qu'il est écrit : tout
ce qui vit doit mourir.
Plus concrètement, Jean-Marie Schaeffer, Luxembourgeois, découvrit
Barthes en traduction. Kritik
und Wahrheit immédiatement
rapporté par l'adolescent à un autre texte
Dichtung und Wahrheit !
Par cette simple opération d'accoler les noms de Goethe et de
Barthes, Shaeffer appelle de ses vœux un livre qu'il faudra bien un
jour que quelqu'un rédigeât avant que ne meure tout à fait la
chose littéraire : un essai sur esprit protestant et
littérature. Écouter résonner ensemble, en chorus, en canon et en
solo, les voix de Goethe, de Benjamin Constant, d'André Gide, de
Roland Barthes et de Jacques Chessex,
non pour faire honte aux écrivains catholiques qui prétendent, post
baudelairiens, mettre leur cœur à nu, ne parvenant souvent, simple
grimace d'âme, qu'à donner le change, prendre la pose,
mais pour prendre acte, une fois n'est pas coutume, de l'apport du
legs luthérien de l'examen de conscience à la folie littéraire.
Seul Rousseau est étudié comme tel – encore met-on trop l'accent
sur son extravagance, ses manies, voire sa structure paranoïaque,
quand tant d'autres, en leur dévorant désir de lucidité, surent
déchirer le voile d'Isis, rassembler les membres d'Osiris par cet
acte très noble d'oser l'aveu. Aveu d'amour, aveu d'échec. Honneur
à Schaeffer d'avoir pressenti ce lien ténu et pourtant primordial.
Ce n'est pas le vif, l'antonyme de la mort, mais la fiction. En
embuscade paraît l'Ancien testament, non en tant que témoignage ou
monument, mais comme vibrante obsession, désir immarcescible de
laisser quelque trace d'une existence tragique. Déjà toute la
littérature. Shaeffer se souvient aussi de l'objet-livre : un
fascicule jaune de quelques quatre-vingt-dix pages. Surtout, il
revoit ses initiales, son nom de lecteur adolescent sur la page de
garde le J. de Jean-Marie, auquel était entremêlé un R. :
le R. de Renée – son orage désiré – , la jeune fille dont il
fut longtemps obsédé. Par cet artifice, que j'ai cru véridique,
voici nommé le lien passionnel, qui toujours unit Barthes à son
lecteur, lien vivement dénoncé par Claude Reichler dans son
passionnant autant qu'excellent Diabolie9.
Qu'importe ! Je n'ai pas été l'élève de Barthes, il ne m'aura
jamais lue, jamais ointe ni dédaignée, il demeure pour moi un
parfait inconnu : celui à qui je dois, Préface à Vie
de Rancé,
mon plus vif émoi littéraire. Jamais je ne lus une plus parfaite
définition de la Littérature comme ironie et baume à la souffrance
humaine. D'autres élisent la petite musique célinienne, dérisoire,
admirent la crudité des mots et croient y découvrir l'horreur de
la condition humaine. Chacun.
Barthes
mourut deux fois, mort avant même que de vivre. Le 26 octobre 1916,
presque un an après la naissance de son fils, Louis Barthes, son
père, mourait au combat, aux commandes du patrouilleur
Montaigne, un chalutier reconverti et armé d'un canon de 57,
vivement attaqué et coulé par cinq destroyers allemands. À l'aube
de sa vie, un statut, pupille de la Nation et un nom, le doux nom
de fils, changé, subreptice, en celui d'orphelin. Un
naufrage. Au nom du père, au lieu de son tombeau, à sauts
et à gambades, le pupille désormais ira dans les interstices
du récit, de texte en texte, d'un trou et d'un néant l'autre avec
cette élégance, cette grâce qu'autorise la langue française, la
seule langue qu'il ne possédera jamais, commune à l'absent ( le
père ) et à la vivante ( la mère). Pour unique ancre, Elle, la
mère. Oui, Dominique de Roux qui avez tant moqué le délicat
silence de Barthes sur son homosexualité, il n'avait ni château, ni
parentèle nombreuse, ni souvenirs d'enfance, ni long roman familial.
Aucune belle-famille puissante et secourable. Il était seul.
Irrémédiablement, déjà sur les starting-block de la mort avant
que de grandir. Barthes ne survivra que trois ans à celle qu'il
appelle Mam, celle qu'il affirme ne pas avoir aimée parce
que c'était sa mère, mais « parce que c'était elle »,
allusion à La Boétie et
révérence aux qualités intrinsèques de la personne. Dans sa vie,
aucune aventure notable : la pauvreté, la maladie, la
séparation – tuberculeux, il vivra douze ans l'existence
patiemment décrite par Thomas Mann en sa Montagne magique –
, le plaisir du texte, la passion de l'écriture, les honneurs, le
Collège de France... Une vie vouée à l'écriture, une vie
monachique, exemplaire, qui pour Shaeffer, directeur de recherches au
CNRS et directeur d'études à l'EHESS, fut le coup d'archet de
l'étude.
Cette
Lettre recèle bien des beautés. Les pages 29 à 56 sont
proprement éblouissantes, Shaeffer décrypte comme personne avant
lui cette affaire du « langage fasciste », qui valut à
Barthes quelques ennemis supplémentaires. Comme s'il en pleuvait,
des vandales tôt surgis pour détruire, atténuer, moquer le chant
du pur amour comme ils s'évertuent à souiller – avec quelle joie
mauvaise ! – , toute beauté en ce monde sublunaire. Me plaît
dans cette Lettre aussi l'effort barthésien de restituer le
tremblement d'une vie intellectuelle entre révélations et
tâtonnements, éclairs et balbutiements, cette union du sensible et
de l'intelligence ensemble. Shaeffer n'est pas de ceux qui
pressentent en Barthes, sous prétexte qu'il use de la première
personne, la première marche du Monument-Ernaux ! Quel monde
intellectuel que celui où Guibert et Barthes servent, avec le
concours de l'Université, d'alibi aux productions sérielles de
Mesdames Angot et Ernaux ! Le je barthésien n'avait
pour unique vertu que d'éveiller, immédiat, en chaque lecteur,
instantané résultat du désir produit, la même soif de comprendre,
de savoir, d'extirper la doxa et non pas de fictionnaliser la misère
naturaliste de l'existence !
Il
existe un miracle Barthes, une magie-Barthes, que ne comprendront ni
les amateurs de fiches ni les doctes qui prétendent détenir la
«vérité» du texte ni les professeurs ni leurs studieux disciples,
qui, au plaisir de la lecture, au vertige du Verbe, depuis longtemps
ont renoncé. Interdit aussi aux quêteurs de messages et aux
utilitaristes... Barthes a été et demeure cette voix qui, en
chacun de ses lecteurs, réveille l'échec à parler de ce qu'on
aime, mettant en branle l'élan pour le dire. Réservée aux seuls
lecteurs de Barthes : ceux dont le cœur sut et saura vibrer du même
amour déchirant pour la littérature, la Lettre de Jean-Marie
Schaeffer isole l'essentiel du legs, la langue comme magie... Je ne
vais plus rien dévoiler ici de l'usage que Shaeffer saura faire de
l'enfance du texte, de l'enfant scripteur, me contentant de saluer
l'effort que constitue cette autobiographie intellectuelle au miroir
de Barthes et vous laisser la découvrir.
Sous
la plume de Barthes, assassin de l'auteur, si violemment critiqué en
son temps pour ce mot que Shaeffer explique très bien, le texte
devient corps de désir vivant. Ce faisant, Barthes a offert à la
littérature le plus fabuleux des présents, il a détruit la notion
de classique et de modernes déjà fortement soupçonnée par Barrès,
l'a réduite en cendres, renvoyée au lycée et à l'université pour
rafraîchir nos âmes lasses. Il nous a rendu le vert paradis des
lectures enfantines et nous a reconduits au jardin d’Épicure en
cette île paisible où Socrate naguère, renonçant à servir par sa
mort la Cité, a suivi Alcibiade..
Merci
à Jean-Marie Shaeffer d'avoir ravivé en moi le vivant souvenir de
cette île, longtemps connue sous le nom d'Arcadie, où il m'arrive
parfois encore de reposer, à l'abri de cette intelligence du
texte qui, à chaque page lue et relue, mystère du don sans doute,
suffoque le lecteur.
1Roland
Barthes, Fiction &Cie, Seuil, janvier 2015, ( 678 pages ).
2Le
mot est de Montherlant.
3Le
mot est de Barrès.
4Tout
lecteur de Barthes devrait lire Le Kimono décousu, promenade,
suivi de Découpages japonais de Michel Butor, paru aux
éditions Kailash, le 20 novembre 2003, peu de temps avant la mort
de son auteur. Ce Gerçois, turcophile, était aussi barthésien
et ses instantanés de vies japonaises, ces « cartes postales
en mots », mythèmes saisis au vif demeurent le complément
indispensable à la lecture de l'Empire des signes. Je n'ai
pas connu Barthes mais quand les amis de Barthes évoquent son
indulgence, sa gentillesse au sens le plus chimique du mot,
immédiatement l'image de Jean
Pinquié, disparu au seuil de la cinquantaine, resurgit,
intacte, hurlant le mot de Proust à propos de la mère morte, la
peine ne disparaît jamais, seul le souvenir s'étoffe...
5SHAEFFER,
p. 49-50.
6Paru
chez Grasset en 1986 et en édition du Livre de Poche en 1990.
7Marie
GIL, Roland Barthes, Au lieu de la vie, coll.
Grande biographie, Flammarion, 2012.
8
Autre ouvrage passionnant, Jean-Claude MILNER, le
pas philosophique de Roland Barthes,
Verdier 2003 : « Jouant des
mille éclats d’un cristal de pensée, Roland Barthes écrivit à
la fois un roman d’éducation et une phénoménologie de son
propre esprit. Page à page, texte par texte. L'auteur
a souhaité en restituer la trame et le parcours. »
9
REICHLER,
La
diabolie, la séduction, la renardie, l'écriture, éditions de
Minuit, 1979. Une thèse commencée au Séminaire, terminée
«contre» son animateur à l'université de Lausanne.