jeudi 13 juin 2019

Mazette, quel noceur ! (II)






« La farandole est un piège ! Deux danseurs sur trois sont des androïdes ! Des robots ! A la faveur des fêtes, ils capturent leurs proies humaines en leur tendant la main. Leurs doigts secrètent une sève dont le pouvoir est tel qu’un simple shake hand suffit à opérer une soudure thermique définitive ! Une véritable greffe ! Les victimes, transformées en frères siamois, sont alors incluses dans la farandole, prises entre parenthèses en quelque sorte. A partir de cet instant, écartelés entre deux robots infatigables, les prisonniers se changent en crucifiés, dansant sans relâche, jusqu’à l’épuisement, jusqu’à la mort. Car les androïdes se nourrissent de leur énergie, digérant leurs atomes de carbone jour après jour comme des sangsues cybernétiques. Regarde bien ! Tu as devant toi l’un des pièges les plus redoutables mis au point par les princes du carnaval ! »

(Serge Brussolo Carnaval de fer)


2 commentaires:

  1. Un jour justice sera rendue à cet auteur formidable; la poésie malsaine de ses nouvelles n'a pour moi pas d'équivalent, un Lautréamont de la SF ce type... Merci les Idiots!

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    1. Cher crétin,

      Il y en aura d'autres, des extraits de Brussolo, réjouissez-vous !
      Nous tenons également Brussolo pour un grand écrivain, le seul à nous avoir donné ce que longtemps nous attendîmes, en vain, du surréalisme: la preuve définitive qu'en littérature tout est possible.
      La fin venue, nous emporterons la fierté d'avoir été les contemporains de Serge Brussolo.
      Bien à vous,
      Un idiocrate

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