Retrouvez dans le numéro zéro de la revue Idiocratie, cet exercice de style idiot qui consiste à imaginer une jolie petite histoire idiote à partir d'une simple image glanée dans le capharnaüm d'Internet.
Voilà
un bien intéressant cliché qui nous montre que l’esprit de la
fête et l’amour du vivre-ensemble ne sont pas restés lettre
morte dans notre beau pays en dépit des efforts de MM. Les
Censeurs pour déclarer la joie de vivre hors-la-loi. Mais quel est
cet endroit et qui sont ces gens ? Des participants de la
dernière édition de Solidays ? Le fan-club
d’Exploited en tournée mondiale dans la Sarthe ?
La faune interlope d’un rassemblement de musique électronique à
vocation festive ? A défaut de le savoir, on peut toujours
essayer de l’imaginer.
En
partant de la gauche, juste derrière l'épaule du débile qui fait
le macaque, Olaf, un jeune fasciste scandinave, arrive d'un bon pas,
de très bonne humeur. Il s'est levé à 6h, a fait ses 50 pompes et
ses 200 abdos matinaux, s'est régalé d'un grand verre de jus
d'orange et d'un oeuf mollet, il est en pleine possession de ses
moyens, a l'esprit clair et s'apprête à défoncer la gueule de ces
deux déchets qui se sont invités on ne sait comment dans cette 8e
édition de la Danish White Supremacist Pride.
Juste au-dessus de la tête du débile de gauche toujours, on remarque Pierre-Emmanuel, 18 ans, jeune étudiant en révolte contre son milieu familial et en légère surcharge pondérale. Ces parents continuent à le faire suivre par un pédopsychiatre pour ce problème mais aujourd'hui Pierre-Emmanuel s'en fout. Il vient de gober coup sur coup un double panoramix et un dragon noir. Il est bien, il kiffe trop le son, il ne sent plus la fatigue, ni la sueur, ni le froid mais seulement la transe. Il n'y a plus que lui et la musique. Dans deux minutes et 23 secondes, Pierre-Emmanuel va être victime d'une embolie cérébrale qui le plongera dans un coma de six mois dont il se réveillera hémiplégique et plus complexé, nul et naze que jamais.
Juste au-dessus de la tête du débile de gauche toujours, on remarque Pierre-Emmanuel, 18 ans, jeune étudiant en révolte contre son milieu familial et en légère surcharge pondérale. Ces parents continuent à le faire suivre par un pédopsychiatre pour ce problème mais aujourd'hui Pierre-Emmanuel s'en fout. Il vient de gober coup sur coup un double panoramix et un dragon noir. Il est bien, il kiffe trop le son, il ne sent plus la fatigue, ni la sueur, ni le froid mais seulement la transe. Il n'y a plus que lui et la musique. Dans deux minutes et 23 secondes, Pierre-Emmanuel va être victime d'une embolie cérébrale qui le plongera dans un coma de six mois dont il se réveillera hémiplégique et plus complexé, nul et naze que jamais.
A droite de Pierre-Emmanuel, encore un peu en arrière-plan, portant un T-Shirt blanc et un short bleu, presqu'au centre de l'image, un autre homme s'apprête à sombrer. Il s'appelle Jean-Marc, il a 55 ans et il en a marre. Tenu éveillé depuis plus de 48 heures par le chaos sonore incessant vomi par les enceintes, il est à bout de nerfs et arpente depuis le début de l'après-midi le teknival qui s'est installé depuis trois jours dans le champ juste en face de la maison dont il risque d'être exproprié au printemps prochain, à cause du nouveau tracé du TGV. Lui aussi, comme Pierre-Emmanuel, est un peu au-dessus de tout ça. En revanche, Jean-Marc n'a pas consommé de drogues mais une quantité impressionnante de tranquillisants qui, mêlés aux litres de café qu'il ne cesse d'ingurgiter, forment un mélange détonnant. Il a décidé de mettre un terme à tout cela. Dans deux minutes, il va s'emparer du Manhurin 9 mm qu'il cache sous son T-Shirt et tirer au jugé dans la foule, tuant trois personnes, en blessant gravement deux avant de retourner son arme contre lui. La balle qui devait atteindre Pierre-Emmanuel, le manquera de peu, passant au dessus de son crâne au moment où il s'effondrera dans la boue, victime d'un malaise cardiaque, pour aller se loger dans la tête de Peutri, le débile de gauche qui n'aura pas le temps de comprendre ce qui lui arrive mais qui de toute façon n'a jamais été foutu de comprendre quoi que ce soit depuis qu'il est né.
Toujours plus à droite, au-dessus de l'épaule gauche de Krevar, le vieux punk à crête rose qui paraît avoir 50 ans et qui en a en réalité 30, Jean-Patrice et Hervé trottinent gaiement du même pas pour aller s'enfiler dans les bois.
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