samedi 2 janvier 2016

Plan Vigipicole


Les Français n'en peuvent plus, ils sont 97,8 % à ne pas souhaiter le retour de 2015 aux affaires, selon un récent sondage IPSOS. Prenant acte de ce rejet massif, le gouvernement a donc décidé de prendre des mesures d'urgence dont la première a été le passage à l'année 2016, acté le 31 décembre dernier à minuit. Si ceci répond au désir massif des Français de ne plus entendre parler de 2015, « année de merde », on restait néanmoins prudent sur les Champs-Elysées le 1er janvier au matin. « Moi je suis comme la fosse...je reste sceptique...ha ha ha ! », prévient Kevin, 32 ans, célibataire et fin bourré, avant de dégobiller un bon pichet de 50 de rosé-bière-vodka-orange dans le caniveau. « Ze voit pas trop la différence, ajoute-t-il en essuyant un filet de morve du revers de la manche, c'est toujours aussi merdique », ajoute-t-il avant de se remettre à l'ouvrage avec entrain.

La mobilisation est impressionnante afin de prévenir toute tentative de retour de 2015 après le 31 décembre. Au moins 400 000 personnes mobilisées rien que sur les Champs-Élysées et quatre autres millions de sacs à vin déambulant pathétiquement dans les rues en racontant n'importe quoi à n'importe qui, ce sont les effectifs du plan Vigipicole mis en place dans l'urgence pour neutraliser définitivement 2015. Une stratégie qui semble avoir porté ses fruits d'après les sources officielles : calendrier,s bracelets-montres, téléphones et ordinateurs portables, on ne trouve plus trace nulle part de 2015 et l'année nouvelle semble bien triompher partout. Pour autant la prudence est de mise chez les spécialistes du sujet. « M...Mais tu m'emmerdes avec tes questions à la con », balbutie Kevin au-dessus de son caniveau, visiblement encore sceptique. « Et de toute façon, je l'emmerde moi 2016...et je t'emmerde aussi. » Prudence donc. D'après le ministère de l'Intérieur, 804 voitures brûlées ont été déployées sur l'ensemble du territoire afin de garantir sa surveillance. Des effectifs en baisse de 14,5% par rapport à l'année précédente, regrette cependant Patrice, 14 ans, jerrican d'essence à la main. « Nik 2016 et nik la France ! », conclut-il avec gravité, avant de foutre le feu à une Kangoo. 
Il serait donc hâtif de crier victoire trop tôt. Les frappes massives de Jack Daniel's, de gros rouge et de rhum-coca de la fin de l'année auront peut-être contribué à éradiquer 2015 mais sa disparition créera une vacance qui ne nous met pas à l'abri du retour d'une année de merde en 2016. Cela, personne encore ne peut encore vraiment le prévoir. Surtout pas Kevin qui ronfle avec détermination dans son caniveau.


(Par mesure de sécurité, tous les prénoms cités dans l'article ont été changés)




Au Royaume-Uni aussi, des moyens impressionnants on été déployés pour en finir avec 2015, comme ici à Manchester.

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