Voici
le deuxième numéro d'Idiocratie tout
juste sorti des presses ! Ou plutôt le "numéro Moins Un",
qui suit logiquement le précédent "numéro Zéro" dans une logique parfaitement rétrograde puisqu'en
bons idiots, il nous semblait tout naturel d'aller symboliquement à
contre-courant du sens de l'histoire et du progrès et
d'affirmer que si les Idiots avait un slogan, ce serait bien plutôt
le huysmansien "A Rebours" que l'appel au mouvement sans
but que le marcheur élyséen voudrait imposer à sa "start-up
nation", malheureusement pour lui peu décidée à lui emboîter
le pas.
Un
grand merci aux lecteurs d'Idiocratie et
à celles et ceux qui nous ont soutenu et nous permettent aujourd'hui
de faire exister ce numéro Moins Un, en espérant que nous pourrons
continuer à poursuivre longtemps le compte à rebours. Nous
intégrerons prochainement au blog une application de paiement en
ligne mais il est déjà possible de commander le nouveau numéro en
nous écrivant à bienvenueenidiocratie@gmail.com.
Pour
fêter la sortie de ce nouveau numéro, nous reproduisons dans cet
article "L'Antimanifeste des Idiots", publié
dans le numéro Zéro ainsi que le sommaire du numéro Moins Un à la suite
de ce texte. Bonne lecture !
Vous pouvez commander les numéros ICI
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Le numéro Zéro, parvenu aux antipodes grâce à une lectrice polynésienne
Dans
son acception ancienne ( idiotès ), l’idiot, «
inexpérimenté », « vulgaire », « malhabile », affiche la
singularité de celui qui s’appartient en propre et contrevient aux
normes et aux conventions sociales. Sous la plume de Thucydide
prêtant à Périclès l’oraison funèbre de la première année de
la Guerre du Péloponnèse, l’ἰδιώτης est celui qui, par
son refus de participer à la vie politique, apparaît comme un corps
étranger au sein de la cité sans toutefois en être banni : « Les
mêmes hommes peuvent s’adonner à leurs affaires particulières et
à celles de l’État ; les simples artisans peuvent entendre
suffisamment les questions de politique. Seuls nous considérons
l’homme qui n’y participe pas comme un inutile et un oisif. »
Au
Moyen-Âge, le sort de l’idiot était plus enviable. On le
considérait comme une sorte de porte-bonheur, un béni/benêt des
dieux à qui échappaient les choses sérieuses de l’existence. Les
temps ont changé. Lors de la dernière grande communion électorale
nationale, l’insulte antique a été recyclée pour qualifier ceux
qui, refusant de se soumettre à l’injonction du vote-barrage ou du
« Front républicain », s’excluaient eux-mêmes du camp du bien
et du vivre-ensemble. L’idiot démocratique se singularise par son
refus de prendre au sérieux un système qui demande des comptes à
ceux auxquels il rappelle pourtant la plupart du temps qu’ils ne
comptent pour rien. Dans une civilisation qui s’est choisi pour
emblème la perche à selfie et pour nouvelle religion le
développement personnel, l’idiot, vulgaire, sans éducation, est
devenu le coupable idéal. Il est de bon ton, pour tâcher de
s’extirper de la post-modernité, d’opposer à son esthétique
coupable et à ses valeurs fautives le diagnostic implacable des
disciples de la post muraynité. On convoque donc l’auteur
du XIXe siècle à travers les âges, père
de festivus, pour baptiser la nouvelle trouvaille des chercheurs
de papillons et entomologistes du monde des idées : l’homo
reactus. Rien à voir avec un représentant supersonique de la
post-humanité : l’homo reactus n’est qu’un avatar des «
nouveaux réactionnaires » de Daniel Lindenberg, dont le bottin des
infréquentables publié en 2002 fait l’objet de fréquentes mises
à jour. Figure commode que cet idiot-reactus, imbécile rétrograde
faussement ingénu qui décline la bêtise de festivus en
mode conservateur ricanant, pendant droitier de « l’idiot utile »
gauchiste, qui fait lui carrière au service de la guimauve
bienpensante et du révolutionisme de salon. L’idiot au XXIe siècle
est mangé à toutes les sauces, on se l’arrache, on le déchire,
on le rhabille, on le rabote, on l’étiquette, pour le faire
rentrer dans les inventaires que les génies de l’idiotie
postmoderne enrichissent sans cesse de nouvelles catégories aux
intitulés subtils.
Pourtant,
l’idiot échappe toujours à ces captations savantes et glisse
entre les pinces du sociologue qui ne parvient à épingler, dans le
tableau des moeurs qu’il dresse face à lui comme un miroir, que
les deux sortes d’imbéciles dont les légions encombrent les
tiroirs du siècle : celui qui a la simplicité crétine de
considérer le monde uniquement comme un décor à sa ( petite )
mesure et l’autre, plus ambitieux, qui se gonfle comme la
grenouille de la fable, et voudrait faire passer pour de l’humilité
son universelle prétention à mesurer le monde et tous les êtres du
haut de sa surplombante fatuité. L’idiot, quant à lui un peu plus
humble, a compris qu’enfermé dans sa pauvre carcasse et sa pauvre
conscience, il était à son grand désespoir la seule mesure de tout
ce qui disparaîtra un jour avec sa propre fin.
Conscient
de ses limitations, l’idiot sent pourtant confusément que son
existence ne se réduit pas à celle d’un chat domestique. Il
reconnaît l’« inquiétante étrangeté » – l’unheimlich dont
parlait Freud – d’un monde que nous croyons familier jusqu’à
ce qu’il révèle à quel point il peut nous être étranger.
L’écrivain Zo d’Axa avait créé un journal qui portait le beau
nom de L’En-dehors pour traduire ce sentiment
d’étrangeté vis-à-vis de la société. En dehors du monde qui
l’enserre dans un ensemble de régulations aussi mortelles que
bienveillantes, l’idiot ne sait qui de lui-même ou du monde est le
plus idiot des deux. D’autant plus que le monde s’acharne à le
convaincre, par la bouche de mille doctes experts que la raison du
plus grand nombre n’a que faire des idiots solitaires. Pour les
malheureux susceptibles de réaliser un jour que le roi du monde est
nu, la modernité a conçu un ensemble de remèdes qui, de
l’antidépresseur au développement personnel en passant par
le tititainment, constituent des dispositifs de
neutralisation bien plus subtils et efficaces que les archaïques
systèmes de rééducation prévus par les défunts totalitarismes.
Au vu des progrès accomplis chaque jour par la société des
loisirs, et selon le grand idéal de la religion du management
de soi qu’incarne parfaitement notre nouveau président, nous
aurons bientôt la chance d’être des citoyens du monde, devenu un
vaste camp de loisir pour les plus chanceux et un vaste champ de
bataille pour les autres. Les idiots qui prétendront encore ne pas
vouloir comprendre les règles du jeu ne seront sans doute pas les
bienvenus dans la grand idiocratie globalisée.
Dans
son film Idiocracy ( sorti en 2006 ), le cinéaste
Mike Judge imagine les aventures d’un quidam moyen ( Joe Bauers )
qui, après avoir subi une expérience de cryogénisation, revient à
la vie aux alentours de l’an 2500 et se révèle être la personne
la plus intelligente d’une société devenue complètement abrutie.
Il découvre alors ses congénères balbutiant une novlangue sans
aucun relief, s’adonnant à une consommation débilitante, se
goinfrant de malbouffe, s’excitant devant des séries et des jeux
télévisuels plus indigents les uns que les autres, s’esclaffant à
la moindre suggestion sexuelle. En l’an 2500, le plus grand succès
cinématographique s’intitule Ass : ses
spectateurs peuvent admirer un cul filmé en gros plan produire des
pets pendant deux heures.
Idiocracy n’a
pas marqué l’histoire du septième art. Cette comédie « hénaurme
», basée sur la très controversée théorie du dysgénisme,
suppose que les êtres humains, toujours plus assistés par une
société de consommation qui pourvoit à tous leurs besoins et
anticipe tous leurs désirs, ont graduellement abandonné l’usage
de leur cervelle, devenue un élément plus inutile que leur estomac
ou leurs organes reproducteurs. Le trait est forcé, le propos outré,
certes, mais nous sommes pourtant déjà entrés depuis longtemps
dans le règne de l’idiocratie mondiale. Dans ce régime d’un
type nouveau, avenir radieux du genre humain, l’idiotès découvre
que ses capacités de raisonnement moyennes et sa maîtrise
acceptable du langage articulé sont des handicaps dans une société
où la satisfaction de soi est devenue le nouveau bien commun et
l’abrutissement béat le socle d’un nouveau collectivisme.
Dans
cette société du plaisir de masse où le bonheur est normé,
contrôlé, étiqueté, il est l’heure de nous remémorer le visage
ébahi de l’idiot qui regarde le monde passer. Dostoïevski
s’interrogeait déjà en 1869 : « Est-ce que mon
fantastique Idiot n’est pas la vérité même, et
la plus quotidienne ? » Dans son célèbre roman, un jeune noble
épileptique navigue dans les eaux troubles de la haute société
russe avec le coeur léger et l’âme simple d’un fol-en-Christ.
Bientôt la risée des aristocrates sournois, des fonctionnaires
fielleux et des ivrognes aigris, le prince se reconnaît dans le
miroir que les autres lui tendent : un idiot que sa singularité
relègue aux marges de la bienséance. L’ambivalence profonde du
personnage de Mychkine déroute le lecteur. Mychkine est-il vraiment
cet idiot qui ne comprend rien, qui ne voit rien du monde qui
l’entoure et qui se fait berner par son entourage ? Ou au contraire
est-ce tout simplement le monde qui l’entoure qui est
irrémédiablement incompréhensible, définitivement perdu,
fondamentalement idiot ? L’amour transporte le prince auprès des
âmes fragiles, comme la princesse Nastassia Filippovna, qu’il
cherche naïvement à libérer, mais sa destinée est semblable
à une partition écrite à l’avance, prise dans les noeuds des
conventions sociales et menant fatalement aux limbes de la folie.
Avant de sombrer pourtant, il aura réussi à faire passer entre les
murs fissurés du monde un peu de la lumière des libres esprits. Le
prince Mychkine de Dostoïevski enseigne une autre forme d’idiotie,
une idiosyncrasie salvatrice, face à l’idiocratie régnante :
celle qui consiste à se déprendre de soi-même et du monde dans
lequel on s’incorpore, pour mettre à nu une réalité dont l’être
singulier est le reflet premier et le témoin privilégié. Ce n’est
pas une révolte contre l’ordre établi mais plutôt une façon
d’être, un état d’esprit, qui permet de faire un pas de côté,
de reprendre liberté et de goûter à la vie.
L’autre
grande figure de l’idiot céleste est assurément celle de Don
Quichotte de la Manche. Accompagné de son fidèle écuyer Sancho
Panza, le chevalier à la Triste Figure se met en tête de défendre
la veuve et l’orphelin sous l’autorité du Dieu Très Haut, et au
nom de son amour à jamais enfui : la Dame Dulcinée du Toboso. « Il
s’agissait de la plus extraordinaire forme de folie qui puisse
entrer dans une pensée qui divague », nous dit Cervantès, celle
d’aller par la voie étroite de la chevalerie errante chercher
l’aventure afin de ressusciter l’âge d’or. Les quelques
victoires acquises par le fait d’un heureux hasard ne suffisent pas
à compenser les défaites homériques dues au vertige de l’illusion,
mais l’« écorché-figure » y trouve toujours son compte, dans un
temps où il suffit de « laisser la fortune rouler par où ça
passera le mieux ». Ainsi, les épreuves, aussi absurdes
soient-elles dans un monde à l’envers, sont toujours l’occasion
d’un poème chevaleresque, d’une chanson paillarde, d’une ode
amoureuse. L’idiot en armure, guidé par son étoile et vilipendé
par ses contemporains, se livre à une bataille sans fin pour
sauvegarder l’un des dons les plus précieux que les cieux aient
fait aux hommes : la liberté. Et quand Sancho Panza boit jusqu’à
perdre raison, il sait remercier son compagnon de boisson comme il se
doit : « Ô fils de pute, le grand voyou, comme il est catholique !
» Il ne lui reste plus qu’à méditer, la tête renversée dans le
fossé, les paroles de son maître atteint de folle ignorance : « On
peut dire de la chevalerie errante exactement ce qu’on dit de
l’amour, qu’il rend toutes choses égales ».
Le
prince Mychkine, Don Quichotte, etc. on pourrait multiplier les
figures exemplaires de l’idiot et tenter de poser les jalons d’une
doctrine parfaitement idiotique. Ce serait une impasse. Il
appartient, en vérité, à chacun de se remémorer les rencontres,
parfois réelles, souvent discrètes, toujours impromptues, des êtres
qui ont dessiné les reliefs d’un autre paysage, plus étranges et
ciselés, que ceux de la société plane et monotone. Partout, en
vérité, Dieu se glisse dans les habits du pauvre homme pour se
manifester ; partout, il est rejeté comme le dernier des idiots. En
terre d’Islam, les fols-en-Christ prennent les apparences des «
gens du blâme » ( malati ) qui cachent leur
proximité avec le Très Haut par un comportement extravagant et
absurde. Volontiers sacrilèges, ils subissent la moquerie des foules
et la foudre des autorités. Certains vont même jusqu’à affirmer
que seule la volonté divine, jalouse de cette proximité, les oblige
à vivre comme des mendiants et des vagabonds, rejetés de tous.
Ainsi malmené, pourchassé, exilé, Machrab erre dans toute l’Asie
centrale pour déclamer, sous les traits du derviche itinérant, du
conteur public ou du poète anonyme, des mots d’amour fou qui
scandalisent les oreilles prudes. En Perse, Omar Khayyam tourne en
dérision les impostures politiques et religieuses pour « chanter le
vin qui fait jaillir des lèvres qu’il arrose, la vérité ».
Guidé par les astres, toujours au bord de l’ivresse, il court
également les routes pour y dénicher la « minute de joie » qui
renverse l’homme d’amour, de l’autre côté de la réalité.
Les célèbres idioties de Nasr Eddin Hodja atteignent également le
sublime en Turquie. Souvent présenté comme un « demeuré », Nasr
Eddin se joue de la raison malicieuse pour mettre les hommes dans des
situations cocasses et leur rappeler – à toutes fins utiles – la
réalité passagère des choses, la sonorité fragile des paroles
prononcées. Tous ces « hommes du blâme » cachent derrière le
masque de la folie une réalité qui échappe à toutes les
catégories établies, révélant par-là même la singularité
absolue de l’être. En Chine, les sages taoïstes ne cessent de
mêler l’extravagance et la vulgarité pour mieux se moquer des
conventions sociales et laisser ainsi le long fleuve du Dao sortir de
son lit. Li Po, le vagabond céleste, s’interroge sous la lune
blême, après une journée d’ivresse : « Les portes sont
maintenant refermées sur de la poussière jaune/alors pourquoi ne
pas boire ?/les hommes d’autrefois, où sont-ils aujourd’hui ? »
Partout
dans le monde, des fraternités invisibles se sont constituées dans
les contreforts de la société. On prendra garde pourtant à ne pas
vouloir déduire de ces exemples idiotiques une formule étroite de
la bonne vie. Un trait paradoxal de notre siècle est qu’il vomit
la pensée tout en vénérant l’esprit de système. L’idiot n’a
pas de système, sa nature est idiosyncratique. Dès lors, quel sens
peut-il y avoir à rédiger un manifeste des idiots ? Aucun,
avouons-le, c’est un jeu qui consiste à jeter par-dessus bord les
petites tenailles du quotidien pour mieux piquer, en retour, le corps
obèse du monde. Esquisser quelques pirouettes mentales et laisser à
chacun sa liberté d’être avec la secrète espérance que les
points épars de chaque citadelle dessinent les contours d’un lieu
immobile, d’une île invisible, pourquoi pas d’une confrérie des
idiots. Rien ne nous interdit d’imaginer le portrait d’un
funambule qui se faufile dans la gigantesque toile industrieuse de
l’existence pour, ici ou là, en desserrer une couture. Comme
disait le simple d’esprit, Albert Cossery, « la moindre petite
bombe qui éclate quelque part devrait nous réjouir, car le bruit
qu’elle fait en explosant, fût-il à peine audible, dissimule le
rire d’un ami lointain ». Avec cette revue qui vient figer sur le
papier l’expérience un peu chaotique d’un blog tenu cahin-caha
depuis novembre
2011, nous avons tenté de faire sauter quelques bombinettes
dont le bruit ténu nous réjouit comme celui des rires amis. Un soir
de novembre 2011, deux idiots se sont retrouvés au comptoir d’un
bar bien connu des oiseaux de nuit rennais, dont le nom, un peu idiot
lui aussi, symbolise à merveille le petit grain de folie qui a
toujours circulé en roue libre dans la cervelle d’une partie des
habitants de cette ville. L’intuition première était de fonder un
blog, qui se serait appelé « massacre présidentiel » afin de
commenter les élections
de 2012. Le degré de désolation auquel nous a amenés
le carnaval
présidentiel qui donna la victoire à François
Ier, l’unanimisme médiatique et l’ampleur de
l’entreprise de débilitation générale nous ont convaincus
d’élargir le champ d’action afin de taper tous azimuts, bref, de
devenir des blogueurs idiocrates qui suivraient quelques règles
simples : la première étant de privilégier toujours le pluralisme
des opinions, auquel l’époque semble allergique, la deuxième de
refuser si possible de personnaliser le blog et de signer les
articles pour aller à contre-courant de l’envahissante culture de
l’exposition de soi promue par l’internet 2.0, la troisième,
enfin, de ne pas manquer d’émailler nos analyses forcément
prétentieuses et nos déclamations vaines de ricanements irritants
et potaches qui rappellent toujours qu’Idiocratie reste un repaire
d’idiots.
Le
quinquennat Hollande nous a donné amplement matière à faire vivre
ce blog et le
cirque Pinder des dernières élections présidentielles nous
a montré que l’idiocratie avait encore de merveilleux jours devant
elle. Après six ans de bons et idiots efforts, nous avons décidé
de poursuivre l’aventure de manière tout aussi aléatoire sous la
forme d’une revue dont la publication permettra de fixer sur le
papier la voix de toutes celles et tous ceux qui ont bien voulu nous
confier leurs articles ces dernières années, et que nous remercions
d’être encore présents dans les pages de ce numéro et dans ceux
qui suivront. Nous tâcherons de rester fidèles aux principes
énoncés à la création d’Idiocratie : au royaume des aveugles,
les borgnes sont rois. Dans un monde devenu fou, les idiots sont
bénis. Pluraliste et interdisciplinaire, cette revue a pour seule
raison d’être de parler de tout sans rien s’interdire, à tort
et à travers, mais pas toujours de travers, comme seuls les idiots
savent le faire.
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