Luc-Olivier d'Algange
Le Soleil d’Outre-temps
Variation sur la puissance et le pouvoir
« Est deus in nobis, agitante calescimus
illo »
Ovide
« Que je sois - la balle d'or lancée dans
le soleil levant. Que je sois - le pendule qui revient au point mort chercher
la verticale du soleil »
Stanislas Rodanski.
Confondre la puissance et le pouvoir nous expose
à maintes erreurs et déroutes. Il n'est rien, quoiqu'en veuillent les
moralisateurs, de plus profondément ancré dans le cœur de l'homme que le goût
de la puissance, et son malheur est de croire qu'elle lui sera donnée, ou
rendue, comme un bien immémorial dont il fut spolié, par l'exercice du pouvoir.
Il échange ainsi la présence réelle contre la représentation (tout pouvoir étant
toujours de représentation), le feu contre la cendre, la souveraineté du
possible contre la servitude d'une condition asservie à d'autres conditions.
La puissance en acte est gaité, et confiance; le
pouvoir, lui, sauf au moment de la conquête du pouvoir, lequel n'est alors
encore qu'en puissance, est morose et méfiant. Le plus petit pouvoir,
celui du guichetier qui nous fait attendre indûment, comme le plus grand, celui
du chef d'Etat, subordonne le pouvoir qu'il exerce, ou qu'il croit exercer, sur
nous, précisément au guichet ou à l'Etat, - qui n'est rien d'autre qu'un
immense guichet. L'idéologie démocratique, loin de nous avoir délivrés du
pouvoir, l'a multiplié, accentué, rendu plus sinistre et plus obstiné, jusque
dans la sphère privée.
La disparition des hiérarchies traditionnelle
fait, certes, de chaque individu un « pouvoir » susceptible de
mesurer sa force avec ses voisins et ses proches, mais seulement dans la mesure
où ce pouvoir le prive, lui et les siens, de toute promesse de puissance. Cette
idéologie, vaguement psychologisante, au service d'une
« individualité » dépersonnalisée, se fondant, par surcroît, sur ce
qu'il y a de plus vil en nous, la rivalité mesquine et la jalousie, convient au
mieux au système de contrôle dont la fonction est de réduire notre entendement
aux fonctions « utiles », celles qui « rapportent », au
détriment du poïen, et de la puissance.
L'homme de peu de pouvoir, et que ce pouvoir déjà
embarrasse et humilie, en viendra ainsi, dans le piège qui lui est tendu, à
désirer non pas l'écart, le « recours aux forêts », la souveraineté
perdue, mais un « plus de pouvoir », croyant ainsi, par ce pouvoir
plus grand, qui est en réalité une plus grande servitude, se délivrer du
pouvoir plus petit, sans voir qu'il augmente ce dont il souffre en croyant s'en
départir. La puissance, lors, s'éloigne de plus en plus, au point de paraître irréelle,
alors qu'elle est le cœur même du réel, la vérité fulgurante de tout acte
d'être, « l'éclair dans l'Eclair »
dont parlait Angélus Silésius.
Cette puissance lointaine, comme perdue dans
quelque brume d'or aux confins de notre conscience et de notre nostalgie,
quelle est-elle ? Par quels signes manifeste-t-elle sa présence, de telle sorte
que nous la reconnaissions ? Est-il, d'elle en nous, une recouvrance
possible ? Lointaine, secrète, entrevue, désirée, pressentie, un chant nous en
vient, porté par les ailes de la réminiscence et par le témoignage des œuvres.
Ce qui nous en sépare, mais d'une séparation
radicale, est peu de chose, peut-être n'est-ce que la seule conviction,
implantée en nous, d'en être séparé ; et que cette séparation, si
désolante qu'elle soit dans le cours des jours, n'en est pas moins un
« bien moral » ? Or, lorsqu’intervient, comme l'instrument du pouvoir,
l'armée des moralisateurs, ceux-ci nous disent aussi, sans le vouloir, que le
pouvoir qu'ils étayent est fragile et que, sans notre consentement niais, il ne
tiendrait guère. Le pouvoir qui moralise est vincible, voici déjà une bonne
nouvelle ! La puissance peut nous être rendue; et la preuve en est qu'en
certaines circonstances de la vie, elle l'est, pour quelques-uns, ne fût-ce que
dans l'entrevision ou l'instant enchanté sans lesquels nous ne saurions même
concevoir la différence entre le pouvoir et la puissance.
Contre le pouvoir qui nous avilit, que nous le
subissions ou que nous l'exercions, les deux occurrences étant parfaitement
interchangeables, des alliés nous sont donnés, qu'il faut apprendre à discerner
dans la confusion des apparences. Ces alliés infimes ou immenses, dans
l'extrême proximité ou le plus grand lointain, les hommes, jadis, les nommaient
les dieux.
Participer de la puissance des dieux en les
servant, c'est-à-dire en y étant attentifs, était une façon de s'inscrire dans
l'écriture du monde, d'accorder notre chant au plus vaste chant, - afin de s'y
perdre, de se détacher des écorces mortes, pour s'y retrouver, en soi.
L'Odyssée, l'Enéide, les Argonautiques nous montrent que les dieux, puissances
en acte, ont partie liée avec l'imprévisible autant qu'avec le destin. Tant
que, dans l'aventure, les dieux et les déesses veillent, rien n'est dit. Les circonstances
les plus hostiles ou les plus favorables peuvent tourner et se retourner. Ce
« toujours possible » est la puissance même, celle qui nous porte à
échapper au monde des planificateurs et des statisticiens. En leurs épiphanies,
les dieux sont les alliés de notre puissance. Les hymnes que les hommes dirent
en leur honneur sont gratitude, puissance recueillie.
De cette puissance se composent les temples, les
chants et les joies humaines, - ce que naguère encore nous pouvions nommer une civilisation avant que son écorce
morte, la société, ne vienne à en réduire drastiquement les ressources
spirituelles. Nous vivons en ce temps où la société est devenue non seulement l’écorce
morte mais l'ennemie déclarée de la civilisation. Tout ce qui
« fonctionne », c'est-à-dire tout ce qui contrôle, par l'argent, la
technique, la « communication », semble avoir pour fin la
destruction, l'oubli, la disparition de notre civilisation, autrement dit la
disparition de cette prodigieuse arborescence qui relie Valéry à Virgile,
Nerval à Dante, Proust à Saint-Simon, Fénelon à Homère, Shelley à Plotin,
Nietzsche à Héraclite, ou encore Dino Campana à Orphée.
Avec ces arborescences, qui tant offusquent les
mentalités linéaires et planificatrices, - ces faux amis de l'ordre qui le ne conçoivent
que quadrillé, en catégories, comme autant de cellules carcérales où chacun est
réduit à une identité abstraite, - disparaissent aussi les nuances, autrement
dit ce qui apparente le mouvement de la pensée à celui des nuages. D'un seul
geste nous sont alors ôtés la forme surgie de la terre, l'arbre, mythologique
et concret, et le ciel où il se dresse, la puissance tellurique et la puissance
ouranienne. Qu'elles nous soient ôtées, dans ce « cauchemar
climatisé » qu'est le monde moderne, ne signifient pas qu'elles n'existent
plus. Elles existent, magnifiquement, là où nous avons cessés d'exister, là où
notre « être-là » n'est plus là, -, là où nous ne sommes plus car
nous nous sommes réfugiés derrières les écrans et les représentations.
Le propre de l'ordre abstrait que les modernes
ont instauré, sous les espèces de la société de contrôle, est d'être
anti-musical, littéralement l'ennemi des
Muses, le contraire d'un ordre harmonique. Face à l'ordre abstrait nul ne
sera jamais assez anarchiste, quand bien même c'est au nom de certains
principes et du Logos qu'il refusera le logiciel qui lui est imposé. Cette
société, en effet, dès que nous consentons, par faiblesse, à y participer, nous
rançonne à l'envi, au bénéfice des plus irresponsables qui, pour ce faire, nous
maintiennent dans la stupeur d'un troupeau aveugle, et la question se pose: de
quelles ombres, sur les murs de quelle caverne cybernétique, veut-t-elle nous
façonner ? A quelle immatérialité d'ombre veut-t-elle nous confondre ?
Le dessein est obscur, échappant sans doute, dans
ses fins dernières, à ceux-là même qui le promeuvent, mais son mode opératoire,
en revanche, est des plus clairs. Nous ne savons pas exactement qui est
l'Ennemi, mais nous pouvons voir quels sont les adversaires de cet Ennemi: le
sensible et l'intelligible dans leurs variations et leurs pointes extrêmes. On
pourrait le dire d'un mot, chargé du sens de ce qui précède: le poème, non
certes en tant que « travail du texte » mais comme expérience orphique, telle que la
connut, dans son péril, Dino Campana, telle qu'elle s'irise dans les dizains de
la Délie de Maurice Scève. Le poème, non comme épiphénomène mais comme la trame
secrète sur laquelle reposent la raison et le réel; le poème comme
reconnaissance que nous sommes bien là, dans un esprit, une âme et un corps, un
dans trois et trois dans un. Le monde binaire, celui des moralisateurs et des informaticiens,
en méconnaissant l'âme, nous prive, en les séparant, de l'esprit et du corps,
lesquels se réduisent alors, l'un par la pensée calculante, l'autre comme objet
publicitaire, à n'être que des enjeux de pouvoir.
La puissance nous reviendra par les ressources
d'une civilisation, la nôtre, qui sut faire
corps de l'esprit, c'est-à-dire des œuvres, et inventer des corps qui
avaient de l'esprit, des corps libres et sensibles, au rebours des
puritanismes barbares. Au demeurant, les œuvres sont moins lointaines qu'il n'y
paraît. Ces prodigieuses puissances encloses dans certains livres, si tout est
fait pour nous en distraire, nous les faire oublier, ou nous en dégoûter par
des exégèses universitaires « narratologiques », ou simplement
malveillantes, demeurent cependant à notre portée, cachées dans leurs
évidences, comme la lettre volée d'Edgar Poe. Le monde moderne, ayant
perfectionné la méthodologie totalitaire, ne songe plus guère à brûler les
livres, il lui suffit d'en médire, et de multiplier les entendements qui ne
pourront plus les comprendre, et en tireront une étrange fierté. La stratégie
est au point, flatter l'ignorance, au détriment des méchants
« élitistes », - hypnotiser, abrutir, dissiper, avec l'assentiment de
la morale commune.
Les pédagogistes, ce petit personnel de la grande
entreprise de crétinisation planétaire, avec leurs pauvres arguties
bourdieusiennes, n'éloignèrent de tous, précisément pour la réserver aux
« héritiers » honnis (qui la plupart du temps ne savent qu'en faire),
ces œuvres majeures de la haute culture européenne, de crainte qu'explosant
en des âmes ingénues, elles n'en éveillent les puissances, suscitant ainsi des
hommes ardents et légers, capables, par exemple de reprendre Fiume, et
généralement peu contrôlables.
Qu'un enthousiasme naisse, dans un jeune esprit,
de la lecture de Homère, Virgile ou de Marc Aurèle, cela s'est vu, et celui que
rien ne prédestinait, de ces seules puissances encloses dans les mots, peut
devenir Vate, fonder un état au service des Muses, qu'il rêva épicentre
d'une plus vaste reconquête, à Fiume précisément, et s'il n'y parvint
durablement, la politique des gestionnaire ayant repris sa place indue, demeure
le ressouvenir de la belle aventure où les arditi se joignirent aux
poètes exquis, où l'avant-garde retint les échos d'un soleil latin antérieur,
d'un outre-soleil, Logos héliaque,
tel que le songea l'Empereur Julien. Oui, ces œuvres sont bien dangereuses, et
les pédagogistes savent ce qu'ils font en les tenant à l'écart sous des prétextes
fallacieux. Un ressac pourrait en venir, et des âmes bien nées s'en laisser
porter, emportant du même mouvement, pour les disperser, ces moroses
« superstructures » où l'on prétend nous tenir.
Plus nous entrons dans une phase critique et plus
l'inimitié du pouvoir à l'égard de la puissance, de la société (de ce qu'elle
est devenue) pour la civilisation, se fait jour. Ce n'est plus seulement
l'indifférence de l'écorce morte pour ce qu'elle enserre mais un effort
constant pour éteindre, partout où il risque d'apparaître, le feu sacré. Le
beau symbole zoroastrien du feu perpétué d'âge en âge par une attention
bienveillante, donne, par ces temps ruineux, l'idée de ce qu'il nous reste à
accomplir. La passation du feu contre le parti des éteignoirs, - de la puissance
du feu, qui transmute, contre les pouvoirs qui nous assignent au plus petit
dénominateur commun.
A celui
qui a fréquenté ses semblables, quelque peu, hors de sa famille et de son
travail, - lieux de pouvoir par excellence,-
l'opportunité a parfois été donnée de rencontrer des êtres de puissance,
c'est-à-dire des hommes et des femmes qui, ne voulant les restreindre mais au
contraire les accroître, et laissant le recours à leur guise, se proposèrent,
par l'exemple, par le génie de l'impromptu, voire par une forme de désinvolture
heureuse, à brûle-pourpoint, comme une chance d'être.
Ces chances sont rares, et méconnues. Ces êtres
magnifiques, nous passons à leurs côtés sans les voir, sans les discerner, sans
les reconnaitre et souvent quelque ressentiment, plus ou moins enfoui, nous
gendarme contre eux et nous interdit d'en recevoir les bienfaits. Face à
l'homme de puissance, l'homme de pouvoir, ne pouvant l'exercer tel qu'il le
songe, est ramené à la vanité de son pouvoir et à l'inutilité de sa servitude
et devient ainsi homme de la vengeance et dépit.
L'homme de puissance, au contraire, auquel, selon
le mot de Nietzsche, « il répugne de suivre autant que de guider »,
déroute les aspirations les plus faciles, à commencer par celles des idéologues
qui sont au service du pouvoir, fût-il utopique. Le vingtième siècle, qui fut le
grand siècle des idéologues, fut profus de ces discours qui, si contradictoires
qu'ils paraissent, n'eurent jamais d'autre but que de nous priver de nos plus
innocentes libertés ou de nous en punir. Successeurs des formes religieuses les
plus asservissantes, de l'exotérisme dominateur le plus obtus, les idéologues,
mus par la haine de tout mouvement libre, autrement dit, de l'âme elle-même, voulurent faire le Paradis ici-bas, mais sur
les monceaux de cadavre de ceux qui croyaient l'avoir déjà trouvé humblement.
Le propre des idéologies modernes, ce qu'elles ont de commun avec le pire des fondamentalismes
religieux, - accordé, comme l'écrivit Ernst Jünger, au règne des Titans -, est,
chaque fois, d'expliquer le divers par un seul de ses aspects et de l'y vouloir
soumettre. Le multiple n'est plus alors l'émanation de l'Un, mais nié en tant
que tel. Rien n'est moins plotinien que cette uniformisation qui méconnait les
gradations entre l'Un et le Multiple, l'intelligible et le sensible.
Quoique vous pensiez, l'idéologue, successeur de
l'Inquisiteur, sait mieux que vous pourquoi vous le pensez. Vos intuitions, vos
aperçus, ne sont pour lui qu'une façon de vous classer dans telle ou telle
catégorie plus ou moins répréhensible, selon qu'il vous jugera plus ou moins
hostile ou utile à ce qu'il voudrait prévoir, établir, consolider, - le tout
aboutissant généralement à de sinistres désastres et des champs de ruines.
N'attendons pas d'un idéologue que l'histoire lui
soit de quelque enseignement, ni le réel, ni l'évidence; sa pensée n'est là que
pour les nier. Ce qui est donné lui fait horreur; et le don en soi, cette preuve de puissance qui échappe aux logiques du
calcul ou de l'utilité. Une forme d'humanité chafouine, abstraite,
monomaniaque, contrôlée, punitive, triste, est l'horizon de cette volonté
servie par le ressentiment, - ce diaballein. Nous y sommes presque, et
de ne pas y être encore entièrement, mais d'en être si proches nous donne, ou
devrait nous donner, à comprendre à quel irréparable nous sommes
exposés, à quelle solitude effroyable nous serons livrés dans un monde
parfaitement collectif et globalisé, et dont la laideur, en proie à la
démesure, ne cessera de croître et de se répandre.
La beauté et la laideur, loin de n'intéresser que
ceux que l'on nomme, de façon quelque peu condescendante, les
« esthètes », sont d'abord des choses qui s'éprouvent. Pour subir
l'influence profonde la beauté ou de la laideur, point n'est nécessaire d'avoir
la capacité de les considérer ou de les estimer, et moins encore celle de les
« expertiser ». On sait les Modernes, qui ratiocinent, ennemis de
toutes les évidences. De vagues sophismes relativistes leur suffisent à
intervertir la beauté et la laideur, à donner l'une pour l'autre, pour finir
par nous dire qu'elles n'existent pas. L'art contemporain est, en grande
partie, la spectaculaire représentation de ce relativisme vulgaire qui finit
par accorder à la laideur et à l'insignifiance sa préférence, après nous avoir
dit que « tout se vaut » et que « tous les hommes sont
artistes », - sinon que certains sont plus habiles que d'autres à esbaudir
le bourgeois et à capter les subventions publiques. La puissance de la beauté
et le pouvoir de la laideur agissent sur l'âme. L'une la fait rayonner et
chanter, l'autre l'assombrit, la rabougrit, l'aveulit et la livre au mutisme et
au bruit, - ces mondes sans issues où dépérissent les Muses.
A la puissance de la beauté s'oppose le pouvoir,
exercice de la laideur. Celui qui vit dans la beauté d'un paysage ou d'une cité
n'a nul besoin de se représenter cette beauté pour en recevoir l'influence
bienfaitrice. De même que celui est condamné et livré à la laideur en subit
l'influence sans la concevoir. Les poètes en eurent l'intuition: la beauté
est antérieure. Elle vient d'avant, d'un outre-temps, ressac et
réminiscence d'un monde à la naissance, là où l'Idée se forme et devient forme
formatrice. L'antérieure beauté affleure dans la beauté présente; elle
opère la passation entre ce qui fut et ce qui demeure; elle s'accomplit dans
l'initiation, la naissance nouvelle éclose dans le regard auquel la beauté est
offerte, non comme un spectacle mais comme une vérité intérieure.
Voici la puissance même, l'éclat du premier matin
du monde, qui est de toujours, voici le temps où elle advint, le temps fécond,
et non celui de l'usure, voici les hommes dont elle est favorisée, « les
Forts, les Sereins, les Légers », dont parlait Stefan George, et que tout
pouvoir vise à faire disparaître, mais qui persistent, vivaces, dans l'amitié
fidèle que nous leur portons.
Retrouvez l'entretien de Luc-Olivier d'Algange dans le dernier numéro d'Idiocratie :
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