vendredi 27 septembre 2019

Une jeunesse les dents serrées



Pour nos contemporains, la décennie 80 semble un âge d’or. Bruno Lafourcade, à rebours de toute nostalgie vintage, rétablit la vérité : les années Mitterrand furent la matrice de notre cauchemar car elles inaugurèrent la domination des « boomers ». Ce constat n’est pas neuf. La force de ce libelle est de le prendre au tragique car le règne des « boomers », fait unique dans l’histoire, s’exerça sans limite ni partage durant un demi-siècle. Cette ère fut entièrement placée sous le signe de l’hybris : les invariants du politique furent ignorées, la décence et jusqu’à la plus élémentaire logique, bafouées. L’autre atout de cet ouvrage est sa brutalité. Ce n’est pas la énième plainte d’une énième prétendue victime mais un cri de guerre, celui d’une génération, non pas sacrifiée mais cocue, dupée, émasculée, jetée à demi-crevée dans les poubelles de l’histoire. Cette vaillance d’armes, menée à la diable, ne s’embarrasse d’aucune prudence : Lafourcade fonce, cogne, pourfend l’adversaire. Entre autres morceaux de bravoure, saluons sa vigoureuse dénonciation de l’alliance objective du féminisme et de l’Islamisme quand trop d’imbéciles voient encore dans le second un potentiel correctif aux excès du premier. Grâce à Lafourcade, l’honneur est sauf : les « boomers » auront  notre haine. Ils la méritent au centuple.

François GERFAULT

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