Idiocratie continue son petit tour d'horizon des opinions sur la question dieudonnesque et les multiples et fertiles conséquences du règne de SOS Racisme en plongeant aujourd'hui dans les arcanes mystérieuses de la Kabbale.
Puisque la mode est au complot sioniste, redonnons au genre ses lettres de noblesse et rendons également justice à l’un de ses principaux artisans en lui donnant un alter ego cinématographique (et littéraire) à sa mesure. Dans le Golem (1920), le Grand Rabbin de Prague donne vie à une terrible créature, un gardien d’argile implacable, animé par la magie de la Kabbale, qui doit servir à défendre la communauté juive de Prague contre ses ennemis. Dans la mythologie du judaïsme, le Golem, être de pierre ou de glaise, est une créature sortie à peine ébauchée de la matière brute, qui n’est mue ni par la raison, ni par la passion, mais par une force dont le contrôle échappe tout autant à lui-même qu’à ses créateurs. Dans le film de Paul Wegener et Carl Boese, le Golem, après de multiples péripéties, sème l’effroi et la terreur dans les rues de Prague sans que rien ne semble pouvoir l’arrêter, jusqu'à ce qu'une fillette innocente lui tende la pomme de la réconciliation.
Puisque la mode est au complot sioniste, redonnons au genre ses lettres de noblesse et rendons également justice à l’un de ses principaux artisans en lui donnant un alter ego cinématographique (et littéraire) à sa mesure. Dans le Golem (1920), le Grand Rabbin de Prague donne vie à une terrible créature, un gardien d’argile implacable, animé par la magie de la Kabbale, qui doit servir à défendre la communauté juive de Prague contre ses ennemis. Dans la mythologie du judaïsme, le Golem, être de pierre ou de glaise, est une créature sortie à peine ébauchée de la matière brute, qui n’est mue ni par la raison, ni par la passion, mais par une force dont le contrôle échappe tout autant à lui-même qu’à ses créateurs. Dans le film de Paul Wegener et Carl Boese, le Golem, après de multiples péripéties, sème l’effroi et la terreur dans les rues de Prague sans que rien ne semble pouvoir l’arrêter, jusqu'à ce qu'une fillette innocente lui tende la pomme de la réconciliation.
L'itinéraire de Dieudonné, depuis les années SOS Racisme jusqu'à aujourd'hui, fait un peu penser à la légende du Golem. L'humoriste a en quelque sorte lui aussi été forgé, non par le Grand Rabbin de Prague, mais par le contexte très particulier des années SOS Racisme, depuis la fameuse marche des
beurs, épisode relaté récemment par l’hagiographie de Nabil Ben Yadir, bide
retentissant et film poussif qui noie
le spectateur dans les flots épais d’une moraline indigeste. L’œuvre est
pourtant assez fidèle à l'épopée de SOS Racisme, hold up
médiatique habilement orchestré par Jacques Attali et Julien Dray. En 1993, le
sociologue Paul Yonnet, dans un ouvrage qui avait suscité lors de sa sortie des
protestations indignées, émettait l’idée que SOS Racisme avait été la
contrepartie d’une double décomposition, culturelle et idéologique, celle du
marxisme prolétarien et celle du catholicisme s’effaçant devant le triomphe du
différentialisme et d’un nouvel
universalisme tiers-mondiste, nouveau mythe et modèle social.
«
Ce mythe social, écrit-il dans Voyage au centre du malaise français,
s’est offert aux Français sous les traits de l’organisation SOS Racisme, qui
l’a développé dans les formes d’une idéologie de substitution à l’idéologie
marxiste et aux idéologies dérivées d’elle ; en tant que mythe, on peut
dire qu’il a exercé le pouvoir politique sous la forme d’un antiracisme d’Etat. Naturellement,
pour généreux et positif qu’on puisse le considérer de prime abord, il a
suscité, continue et continuera de susciter de puissantes résistances, d’autant
que la situation créée dans les zones urbaines et périurbaines à fortes proportions
d’immigrés offre un spectacle ne correspondant pas exactement à celui annoncé
d’un enrichissement par la différence. Xénophobie et racisme sont définis sur
ce champ de forces, par le caractère plus ou moins résolu de l’opposition à
l’axe central du mythe, par la nature et les formes dans lesquelles cette
opposition s’exprime. Devant le refus ou l’incapacité des partis politiques –
du parti communiste au parti gaulliste – et des religions de prendre cette
opposition en charge, celle-ci s’est trouvée confinée dans la droite radicale,
lieu d’accueil qui aurait été jugé naturel s’il s’était agi de faire écho à des
conceptions de la société du type traditionaliste ou néo-fasciste, mais qui ne
l’est plus si l’on considère les liens historiques étroits de tous les autres
courants politiques et de l’Eglise de France avec la nation. D’où un ruineux
amalgame entre opposition au mythe antiraciste et droite radicale, qui n’a pas
peu contribué à obscurcir les débats sur la réalité de l’antiracisme et du
racisme, et sur la signification des comportements politiques
enregistrés. » (Paul Yonnet, Voyage au centre du malaise français, Gallimard, coll. Le Débat, 1993).
SOS Racisme n’est pas tant l’histoire
d’une manipulation électorale que d’une rencontre entre les composantes
idéologiques nouvelles de la gauche – marginalisant un marxisme ringardisé – et
un Parti Socialiste qui pouvait faire d’une pierre deux coups en disqualifiant
l’allié communiste et en suscitant l’union de sa base électorale par opposition
à la nouvelle « bête immonde » dont elle assurait médiatiquement la
naissance et qu’elle laissait entre les pattes d’une droite conservatrice
empêtrée dans sa mauvaise conscience. On pouvait espérer aussi, par le biais de
SOS Racisme, gagner la faveur des quartiers puisque le socialisme fabiusien
n’avait décidément plus le monopole du cœur dans les milieux ouvriers. Dans le
contexte d’une décomposition graduelle du modèle social et assimilationniste
français, SOS Racisme, et avec lui une kyrielle d’associations appuyant leur
discours sur le droit à la différence et le communautarisme – le CRIF, le CRAN,
le MRAP, le ZBOUB et la choucroute, comme dirait Mozinor – ont largement
profité du contexte des années 90 pour envahir l’espace public. Il est
difficile de restituer exactement l’atmosphère étouffante de ces années
post-guerre froide durant lesquelles une
société sommée de ne parler plus que le langage du multiculti, de la solidarité
et du « respect », valeur cardinale entre toutes, s'est progressivement enlisée dans le marécage du politiquement correct.
Dieudonné a cependant réussi là où SOS
Racisme et des années de discours officiel « solidaire et
intégrateur » ont échoué. La France « black-blanc-beur », il
semble en avoir accouché plus durablement que l’équipe de France en 1998, en
favorisant l’alliance des fils d’immigrés frustrés et des petits blancs humiliés
sur le dos de « l’ennemi sioniste », et la Marseillaise résonne plus
volontiers aux abords du théâtre de la main d’or ou des palais de justice aujourd’hui que
dans les stades de foot. Un peu comme l’arrivée inopinée de Jean-Marie Le Pen
au deuxième tour des élections de 2002, l’« affaire » Dieudonné agit
comme un révélateur et laisse entrevoir les coulisses d’une société du
spectacle qui s’emballe et les ratés d’un discours qui tourne à vide. Quand le
président du CRIF défend l’idée qu’il faudrait aujourd’hui censurer Desproges quand il parle des juifs, il s’identifie à un communautarisme qui ne fait que
donner plus de force encore au discours de Dieudonné. Quand Nicolas Bedos, dans
un sketch (comme d’habitude ?) lamentable, portant barbe à la Dieudonné et
moustache à la Hitler, ironise lourdement sur le patronyme M’Bala, M’Bala, ou
imite un ziva fan de dieudo agressif en ne nous épargnant rien des clichés
wesh, il laisse tomber le masque de l’humoriste « impertinent » pour
redevenir le petit blanc flippé des beaux quartiers qu’il n’a jamais cessé
d’être en dépit de son « insolence » soigneusement et politiquement
calibrée. Aujourd’hui parvenu au sommet de sa carrière, il n'aura pas déçu et parvient enfin à être encore moins drôle que son père.
Dieudonné, Malcom X version 2.0 et France
moisie, c’est un peu Christiane Taubira qui aurait pété les plombs et
invectiverait Meyer Habib de son pupitre de l’assemblée nationale en
brandissant l’esclavage contre le sionisme, dans la grande surenchère victimaire. L’humoriste
cinglé a soudain rendu fous ceux qui posaient en arbitres de la légitimité
morale et dénonçaient à la moindre alerte tout manquement au nouvel ordre pensant.
Il a tourné en ridicule les experts et les justes auto-proclamés en les forçant
à partager sa camisole de force. Un raté dans la chaîne de montage et c’est
Dieudonné qui est sorti de la machine à produire de la bonne conscience pour gâcher la fête et semer la zizanie au sein de l’union sacrée
associative et du parti du bonheur. Comment lutter contre un type qui fait
basculer en quelques jours tout le gouvernement dans sa folie furieuse, qui
pousse toute la classe politico-médiatique à produire des explications
byzantines pour démontrer que « Dans ton cul » veut dire « Heil Hitler » et
qui réussit à envoyer Meyer Habib à la tribune de l'assemblée pour réclamer
l’interdiction d’un salut qui convoque en un seul geste la gastronomie
lyonnaise, le IIIe Reich, la danse orientale et le Dr Folamour ? On
ne lutte pas contre la folie du carnaval qui balance les rois cul-par-dessus
tête, couronne les bouffons et les monstres et condamne les Meyer Habib, les
Nicolas Bedos à tourner éternellement sur eux-mêmes dans l’immensité du vide
qu’ils ont produit.
...Pendant
ce temps, au moment où les spectacles de l’infâme Dieudonné sont interdits les
uns après les autres, Elie Semoun ne montera pas sur scène lui non plus :
il n’a pas vendu assez de billets...
C'est bien, vous êtes sur la bonne voie, vous commencez à comprendre. La suite ici http://lapressegalactique.net/2014/01/09/loffensive-finale-contre-cabale-continue/
RépondreSupprimerImpossible d'ouvrir le lien. Il renvoie à cette page. On commence à comprendre oui. Quoi? Je ne sais pas. Si c'est que le gouvernement (que ce soit Valls ou Belkacem) joue la carte du clivage et de la censure pour trouver dans les protestations matière à restreindre encore plus les libertés, c'est clair que ça fait un moment qu'on le comprend. Si c'est que Dieudonné est la cible d'une cabale qu'on peut trouver odieuse tant elle est partiale et tombant à pic parce qu'il réussit à parler à la fois aux banlieues et aux réacs de tous bords et que ça effraie le pouvoir en place, c'est compréhensible aussi. S'il faut comprendre qu'enfin les apôtres de la bienpensance récoltent ce qu'il ont semé mais que SOS, ou le CRIF, ou le MRAP voudraient bien continuer à profiter quand même de leur rente de situation, pas de problème on comprend aussi. Je veux dire: tant que ne ressort pas le sempiternel et lassant argument du complot sioniste, on est carrément susceptibles de se comprendre.
RépondreSupprimerC'est BEAUCOUP plus compliqué que ça...
SupprimerZut, je me suis trompé dans le lien (quand même vous auriez pu copier-coller le lien rha faut tout faire). Je faisais semblant d'être condescendant pour vous balancer le lien de ce site étrange, dès que j'ai lu "kabbale". C'est ça les conspirationnalistes (sic) un mot-clé et toute la machine s'enclenche. Donc, voyez-vous, c'est la société du Dragon Blanc qui a déclaré la guerre à la kabbale...la suite sur le site donc...http://lapressegalactique.net/2014/01/09/loffensive-finale-contre-cabale-continue/
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