mercredi 22 janvier 2014

SOS Racisme 2.0: "Nazi, c'est celui qui dit qui y est"


         Suite de notre dossier avec un idiot parfaitement en colère qui prend la défense d'un nazi amateur de danse africaine. On n'y comprend plus rien.  

Ces dernières semaines, nos plus hauts responsables politiques sont descendus dans la cours de l’école pour faire la peau à ce « macaque »[1] de Dieudonné qui ose se moquer des plus hautes instances de l’Etat, et de certains groupes qui en inspireraient les destinées. Dans le rôle du flic à matraque, Manuel Valls nous la joue à la Sarkozy, gros bras et petite cervelle, et va en remontrer à ce petit guignol de M’Bala M’Bala[2]. Et cela tombe bien, justement, parce que ce petit guignol se trouve être l’ennemi public n°1, celui qui met en péril l’harmonie sociale, la dignité humaine, la gastronomie lyonnaise et les grands équilibres internationaux. En plus, c’est un nazi – tout le monde le répète, cela doit donc être vrai –, disons que c’est un nazi bronzé qui s’entoure de français « black blanc beurs » élevés à l’antiracisme d’Etat. Leur signe de ralliement est encore pire, c’est carrément le salut hitlérien à l’envers, « dans le c… du système » qu’ils disent, heureusement, Valls ne s’est pas laissé prendre à ce petit jeu et leur a déclaré la guerre totale, avec tous les moyens de l’Etat à sa disposition. De toute façon, le grand chef « Normal 1er », lui a laissé carte blanche parce qu’en ce moment il est plutôt occupé à essayer de coincer une petite starlette…



         Bref, la chasse à l’homme a pris forme quand les messieurs importants du CRIF ont alerté les plus hautes instances de l’Etat pour s’occuper du cas Dieudonné (et, accessoirement, celui de Soral). Même Zemmour  (demi-nazi il est vrai) s’est dit être choqué par ce « partenariat entre Valls et le CRIF ». Une fois inscrit sur l’agenda politique le nom de ce petit diable métisse, il a bien fallu vendre la répression qui allait s’abattre sur lui aux Français qui se prennent pour des citoyens libres et égaux. Le programme a été rondement mené, avec l’appui de quelques séides revanchards, pour faire d’un cas particulier une cause nationale. Encore un peu, et l’on était obligé de former un gouvernement de salut public, avec mesures d’exception et restriction des libertés publiques[3]

        Le premier coup porté a été de faire main basse sur le site commercial de Dieudonné afin de récupérer les noms, les adresses et les photos de toutes les personnes impliquées dans ce gigantesque complot brun-vert - Dieudonné est aussi un peu islamiste sur les bords, tant qu'à faire. Après, comme à l'accoutumé, certains se sont chargés de faire le sale boulot : dresser des listes, dénoncer des individus, faire pression sur les employeurs et organiser quelques expéditions punitives. Là, il rigolait déjà moins le petit fürher du théâtre de la main d'or. D'autant plus que direct, le second coup lui est tombé dessus, et que celui-ci en règle générale ne pose aucun problème de logistique tellement il est bien huilé : le lynchage médiatique. Ce fut grandiose : tous les médias, absolument tous les médias, ont relayé la bonne parole pour faire taire cette "crevure", en appeler à un sursaut républicain et à un nettoyage des "cerveaux malades". 

Si seulement un déséquilibré avait pu prendre au pied de la lettre ces appels au meurtre, l’affaire aurait été vite réglée. Deux balles, et on n’en parle plus. Mais bon, cela ne se fait plus trop, paraît-il[4]. Certains ont quand même fait preuve d’un courage inouï et d’une inventivité géniale : Christophe Barbier en appelant à la censure d’internet puisque les Chinois y arrivent bien ![5] Pour notre part, on demanderait bien la réouverture des maisons de correction mentales, des hôpitaux de redressement idéologique ou encore des camps de réinformation politique[6]. Ils ont raison les défenseurs de la liberté d’expression et des droits de l’homme, il faut que cela cesse : non seulement on ne peut pas tout dire, surtout en public, mais plus grave encore, on ne peut pas tout penser. Pour cela, les séances d’autocritique devraient également être réinstaurées : le Nouvel Obs pourrait par exemple s’en charger, en tant que garant de l’intégrité morale et chasseur invétérés d’esprits déviants.



         Enfin, revenons-en à notre cas Dieudonné. Au départ, il s’est bien défendu, avec ces vidéos libres – voilà où mène la liberté, tout droit vers le nazisme ! Du coup, il a fallu passer à la vitesse supérieure : criminalisation de la quenelle (deux lycéens arrêtés pour « apologie de crime contre l’humanité »), solidarité de tous les élus de la République (au nom de la « patrie en danger »), dénonciation du business de la « shoah » et, cerise sur le gâteau : censure de tous les « meetings politiques » de l’humoriste. Un dernier accroc que cette décision du tribunal administratif qui ne pouvait pas, objectivement, retenir les troubles à l’ordre public puisque depuis que le spectacle tourne, il n’y en avait tout simplement jamais eu. Là, notre « maître » à tous, Valls, a fait très fort ; il a diligenté le Conseil d’Etat en composition restreinte pour casser la première décision, et tordre tous les principes républicains pour parvenir à interdire préventivement un spectacle, avant même de savoir ce qu’il contenait. En l’occurrence, le soupçon suffit. Belle jurisprudence que de condamner la liberté d’expression au motif des potentialités qu’elle renferme : user librement de sa parole. Apparemment, la décision serait déjà commentée dans de nombreux Etats autoritaires qui se réconcilieraient, pour le coup, avec les principes du régime démocratique. C’est vrai qu’au départ on ne leur avait pas dit que la démocratie pouvait se moduler en fonction de la dignité humaine, dont la définition peut être très évasive. Quant à Poutine, on dit qu’il aurait envoyé un ananas en guise de félicitations…




         Avec toute cette mauvaise histoire de diables en culottes courtes, on a quand même fini par flanquer une bonne rouste à ce rasta pangermaniste. Le problème, c’est maintenant qu’il est au sol, on ne sait plus trop quoi faire. On va quand même pas l’envoyer six pieds sous terre, cela va se voir. Et comme il est tenace, il va nous revenir avec un spectacle sur la danse africaine et les légendes bantous. Heureusement, on sait bien maintenant que tout cela c’est du nazisme déguisé, si, si, la danse africaine aussi. Et puis avec la jurisprudence du Conseil d’Etat, la vigilance des chiens de garde du système et la puissance de l’appareil étatique, ils peuvent toujours approcher les ennemis de la démocratie. C’est vrai que la soupe est bonne à la cantine, et l’on voit d’un mauvais œil les enfants de pauvres en réclamer leurs parts. C’est eux ou nous. Leçon bien comprise ?





[1] Nous ne faisons que reprendre ici une des très nombreuses insultes racistes émises à l’encontre de Dieudonné et diffusées sur divers supports (sites, blog, tweets, etc.) sans que personne ne s’en émeuve. Il y a quelques semaines encore, tout le monde tombait à bras raccourcis sur la « une » de Minute qui avait eu le très mauvais goût de faire un jeu de mots à propos de Christiane Taubira. Pourtant, les insultes contre Dieudonné sont sans commune mesure : « macaque nauséabond gourou », « Chimpanzés et Bonobos, Dieudonné et la zoologie », « Dieudonné, le macaque de Le Pen », « sale nègre », etc. Que font les associations antiracistes ? 

[2] Nous sommes également surpris que Bedos (le fils de) ait le droit d’user de l’humour raciste (en copiant de façon très maladroite Dieudonné) dans une « grande » émission de télé sans que personne ne trouve rien à y redire. Apparemment, répéter « M’Bala » plusieurs fois en prenant l’accent « nègre » c’est drôle, tout comme de jouer une « caillera » de banlieue en le faisant passer pour un abruti face au jeune blanc des beaux quartiers qu’il se représentait lui-même. Et tout le monde de s’esclaffer devant autant de bêtises…

[3] Le président de la LICRA, Alain Jakubowicz, a d’ailleurs précisé que même les sketchs « tendancieux » de Desproges auraient dû être interdits s’ils avaient été prononcés dans le contexte actuel.

[4] Ce n’est pas faute d’avoir de grands journalistes comme Philipe Tesson, « libéral » et de « droite », pour en faire le vœu pieu : « Pas de pitié pour Dieudonné : sa mort par exécution par un peloton de soldats me réjouirait profondément. Qu’on le supprime, c’est tout ». Faut-il rappeler que dans l’actuel droit pénal, l’appel au meurtre ne rentre pas dans le cadre de la liberté d’expression ? 

[5] Dans l’émission « Les grandes gueules » de RMC, Barbier l’a ouverte, la sienne, pour dire : « ça se régule aussi internet, entre nous, les Chinois ils y arrivent bien ! ». Notons qu’il est coutumier du fait, et verrait d’un bon œil la mise en place d’une « police du net ». A préciser, sans doute, dans le code déontologique des Journalistes…


[6] Notons que nous y sommes déjà puisqu’une convention a été signée entre le parquet de Paris et le Mémorial de la Shoah pour mettre en place des « stages pédagogiques » pour « tout auteur d’une infraction antisémite d’âgé d’au moins treize ans » (entendre ici ceux qui font le geste de la quenelle). On attend la mise en place de stages pédagogiques pour ceux qui persistent à faire référence positivement au goulag, à nier les massacres kurdes, à relativiser la traite négrière, à se moquer du génocide des Indiens, etc. 

4 commentaires:

  1. dédé la sardine22 janvier 2014 à 07:27

    Dites donc vous ne seriez pas un peu, comment dit-on déjà, antimite, antifrite, antischmit, antipiquenique..? bref, le mot m'échappe ^^, mais je vous ai à l'oeil ;-)

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  2. Par le pouvoir du crâne ancestraaal, je réclame la Force et toute puissaaaance!!!

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  3. dédé la sardine22 janvier 2014 à 12:50

    ça doit être ça, antigel ! ^^

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