« On peut citer comme exemple typique le meurtre
du gouverneur de la Bastille, M de Launay. Après la prise de cette forteresse,
le gouverneur, entouré d'une foule très excitée recevait des coups de tous
côtés. On proposait de le pendre, de lui couper la tête, ou de l'attacher à la
queue d'un cheval. En se débattant il frappa par mégarde d'un coup de pied l'un
des assistants. Quelqu’un proposa, et sa suggestion fut acclamée aussitôt par
la foule, que l'individu atteint coupât le cou au gouverneur. »
« Celui-ci, cuisinier sans place, demi-badaud qui est allé à
la Bastille pour voir ce qui s'y passait, juge que, puisque tel est l'avis
général, l'action est patriotique et croit même mériter une médaille en
détruisant un monstre. Avec un sabre qu'on lui prête, il frappe sur le col
nu ; mais le sabre mal affilé ne coupant pas, il tire de sa poche un petit
couteau à manche noir et (comme en sa qualité de cuisinier, il sait travailler
les viandes) il achève heureusement l'opération. »
Gustave le Bon. Psychologie des foules
Foule en colère. Guillaume Decaux. Alcide.fr
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