dimanche 24 juin 2012

Je m'appelle Normal. François Normal.

Après avoir subi pendant cinq ans les extravagances d’un petit histrion survitaminé, affichant avec ostentation son goût du clinquant et des gadgets coûteux, la France espérait retrouver enfin un peu de dignité. Avec Nicolas Sarkozy, tout devenait exagéré, représentatif d’une philosophie de la vie un peu trop matérialiste. Sa femme se devait d’être mannequin, sa montre en or et son Porsche, Cayenne. La vérité, t’as vu comme elle est belle ma gonzesse? Et mon avion là, t'as vu un peu comme il est classe ? 
François Hollande avait annoncé pour sa part une présidence normale, débarrassée de ses tics de parvenus qui commençait à faire croire à l’étranger que la France de Voltaire et de Marivaux était devenue un nouvel étalon en matière de vulgarité. On respirait. Enfin, nous allions redevenir normaux aux yeux du monde et surtout à nos propres yeux. Las ! A peine installé à l’Elysée, l’envahissante compagne du bon François nous faisait passer en un tweet assassin de La vérité si je mens à Plus belle la vie, version trahison et coups bas à la Rochelle. La France horrifiée s’apercevait que Nicolas Sarkozy n’était pas à lui seul le fléau divin mais un banal symptôme. Egocentrique, bête et prétentieuse au dernier degré, l’élite politique et journalistique de notre pays démontrait une fois de plus qu'elle ne vaut pas mieux que l’équipe de France de football. Le mal étrange qui prive tout individu de la plus élémentaire pudeur et de toute élégance semble frapper aveuglement tous nos représentants, qu'ils portent un maillot de foot, un costume trois pièces ou un tailleur. De la gauche à la droite en passant par la présidence, nous n’avons décidément plus affaire qu’à une cohorte de crétins infatués qui s’imaginent que leur vie sentimentale ou leurs états d’âmes sont une affaire d’Etat. 
Heureusement, heureusement, heureusement, François Hollande vient de nous prouver, avec cette vidéo qui a commencé à tourner depuis quelques temps sur internet et même sur les chaînes de télévision, qu’il était l’homme de la situation, qu’il était vraiment ce président normal que nous attendions tous, et ce en dépit des frasques pathétiques de sa première dame. Sur cet extrait capturé en 2010, à Ussel, en Corrèze, nous retrouvons enfin un président modeste, sympa et rigolo. En revanche pour ce qui est de la dignité présidentielle, de la grandeur d’apparat et de la hauteur de vue, il faudra repasser, on en est pas encore là.


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