Nous
accompagnons la présentation d’Albert Caraco, prophète de malheur, d’un petit
florilège de citations. S’il fallait situer ce penseur
inclassable, et indomptable, nous le rapprocherions de Schopenhauer pour sa
philosophie du néant, de Cioran pour son inconvénient d’être né et de Gómez
Dávila pour ses aphorismes assassins.
« La
plupart des humains vivent hallucinés et possédés, la foi les hallucine, les
idées fixes les possèdent, ils dialoguent avec un miroir et veulent punir qui
les y surprend » (Abécédaire de Martin-Bâton, p. 39).
« En
s’épanouissant, les hommes se dilatent et lorsqu’ils se dilatent, ils prennent
plus de place. Or, l’univers étant fini, la place est mesurée et dans un monde
clos, l’épanouissement de plusieurs milliards d’humains conduit à l’explosion
générale » (Ibid., p. 51).
« La
famille adoucit les mœurs : les bourreaux d’Allemagne, quels pères
admirables ! Ils passaient de leurs fours aux bras de leurs enfants, leur
chaste épouse veillait sur le lit, un lit surmonté d’une croix, dont leurs
pudiques feux embrasaient les courtines et faisaient gémir les sommiers. O
Ciel ! que de vertus ! Sauvez-moi, Seigneur, des honnêtes gens !
« (Ibid., p. 60).
« Un
peuple trop soumis offense la nature et les tyrans sont là pour qu’elle soit
vengée » (Ibid., p. 112).
« La
femme libre exercera ses muscles et les plus intimes les premiers, elle sera
maîtresse du constrictor cunni, sans parler de ses fibres lisses, c’est
là que son honneur se trouve et non pas dans son pucelage, membrane ridicule au
souverain degré. La femme digne de ce nom sera capable d’étrangler le membre
masculin pour l’empêcher d’émettre la semence ou, quand elle a reçu le sperme,
de l’expulser spontanément. Un tel affirme que la révolution prélude entre deux
draps et qu’elle changera le monde, en changeant aussi le corps de la
femme. » (Supplément à la psychopathia sexualis, p. 53).
« L’heure
a sonné pour nous et nous devons nous retirer sur l’Aventin pour veiller sur
nos restes, car de participer à ce qui nous désole, nous nous rendrions si
méprisables qu’en nous abolissant un jour, on n’aura tué que des morts »
(Semainier de l’incertitude, p. 31).
« Oui,
peu de villes semblent habitables, le monde est laid d’une infinie laideur et
la vie est mauvaise, admirer l’œuvre d’une prétendue Création est un délire,
cette Création n’est qu’un avortement recommencé, l’œuvre de l’homme ne
l’amende pas toujours et quand les êtres se rassemblent quelque part, le fumier
surabonde, les Persans n’avaient pas si tort de qualifier notre Terre de
cloaque, elle est d’abord cela, malgré la conjuration de nos idéalismes »
(ibid., p. 90).
« Nous
savons maintenant qu’il est possible d’allier les vertus et les crimes et nous
ne pouvons rien contre cette alliance, si ce n’est devenir des criminels, en
restant vertueux » (ibid., p. 119).
« Nous
allons être les témoins d’une agonie et je m’en réjouis d’avance, car elle
frappera plusieurs centaines de millions d’hommes, pour une moitié laids comme
des singes et dont les mœurs intimes laissent fort à désirer ; j’ai parlé
de l’Islam, lequel est encore au Moyen-Age et qui va subir les assauts des
Temps Modernes, car le désastre en Palestine n’est que le prélude de la
déconfiture générale ». (ibid., p. 148).
« Nos
poulets et nos porcs sont mieux nourris que la moitié des enfants de la Terre,
imaginez que l’on remédiât à ce scandale et ce n’est là qu’un paradoxe parmi
douze ou quinze… enfin notre optimisme paraît criminel et nous déchanterons
avant la fin du siècle, nous vivons suspendus au-dessus d’un abîme et nous y
roulerons, à la première épreuve » (Ma confession, p. 81).
« Si
on me demandait mes prévisions touchant l’avenir du monde, je n’hésiterais pas à
décevoir mes auditeurs : je n’entrevois que l’horreur absolue sous tous
les rapports à la fois et je suis très persuadé que la plupart des hommes
périront de mort atroce » (ibid., p. 143).
Pour
aller plus loin, cf. http://albertcaraco.free.fr/
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