« Le produit le plus essentiel de l’éducation
est l’imagination. C’est à son développement intense, outrancier, que devraient
s’efforcer toutes les écoles du monde. C’est l’imagination seule qui permet une
vie calme et monotone.
Cette
vérité, si simple, est négligée de tous. Il faut, pour rendre l’homme heureux,
le mettre à même de créer et non le rendre stérile. Je n’ai aucun désir de l’enfermer
dans le salon ou dans l’office, de lui interdire l’aventure ou le plaisir ;
mais il n’en reste pas moins que plus active sera mon imagination, moins il se
sentira prisonnier du salon ou de la cave à charbon. »
***
« L’imbécile
a besoin du plaisir. Les trois quarts de ce luxe, de cette prodigalité, de ces
excès dont nous nous plaignons aujourd’hui sont dus à la bêtise de ceux qui ne
peuvent rien imaginer dont ils ne disposent. Ils sont si tristement stupides qu’il
leur faut tout : un avion du dernier confort parce qu’ils sont incapables
de voyager en pensée ; une voiture de course parce qu’ils ne peuvent s’imaginer
qu’ils courent. »
***
« Quand
nous prétendons vivre à l’âge de la machine, quand nous disons que la paix
profonde dont nous jouissons, que le progrès universel, que ce bonheur infini,
sans nuages, est dû à ce que nous sommes devenus les serviteurs de la machine,
il semble que nous oublions quelque peu la douce présence de la timide
mitrailleuse. »
Textes tirés de: G.K. Chesterton. Lumières sur deux villes. Editions de la Nouvelle Revue Critique. 1933
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