L’UMP est à nouveau en campagne. Jean-François Copé s’est aperçu
ainsi ses derniers jours qu’il existe un racisme anti-blanc, des zones de non-droit
et un islam radical. Il appelle à une parole libérée et à une droite
décomplexée. Cela aurait été encore mieux qu’il en prenne conscience au moment où
il occupait les fonctions de ministre délégué à l’intérieur par exemple ou quand sa droite « décomplexée » avait la responsabilité de gouverner et de régler ce genre de problème autrement qu’à coup de
formules choc. Où serait-ce que, parvenue dans l'opposition, la droite "bling-bling" devient soudain "décomplexée"?
Jean-François Copé s’est surtout aperçu de l’existence d’un Front
National à 18% aux présidentielles. Il songe aussi déjà à 2017
puisque le gouvernement socialiste semble avoir annoncé assez clairement depuis
quelques mois de quoi sera faite sa politique au cours des cinq années à
venir : hausses fiscales, mesures sociétales, reculades, immobilisme et re-hausses
fiscales. Il faut donc pour Copé voir loin et ramener dès maintenant au bercail
le précieux électorat qui s’est égaré chez Marine Le Pen.
Mais en matière de délinquance, l’imaginaire de Copé en est resté
à Quick et Flupke ou Fripounet. Pour lui le comble de la terreur est donc
atteint quand un méchant musulman vient arracher les pains au chocolat des
mains des enfants à la sortie des écoles (pour les piétiner en éclatant d’un
rire dément ?). Il ne semble pas vraiment avoir pris conscience qu’à
Grenoble par exemple on ne vole pas les pains, on les donne. De préférence à
vingt contre deux et jusqu’à ce que mort s’ensuive tandis qu’à Marseille on
distribue plutôt les pruneaux en rafale.
Jean-François Copé a donc encore un peu de mal à faire croire
qu’il est en prise avec le réel. Bien sûr, sa chocolatine a provoqué l’indignation
des associations qui dénonce une insupportable
stigmatisation…etc…etc… Néanmoins, il faudra plus que cet attentat pâtissier à
la pudeur idéologique pour convaincre que Jean-François Copé se soucie
réellement de ce qu’il se passe dans les banlieues ou de la menace de l’islam
radical.
Il aurait pu pourtant facilement aller chercher dans l'actualité récente un exemple beaucoup
plus convaincant. A Toulouse, l’artiste
contemporain Mounir Fatmi a ainsi décidé de retirer son installation
« Technologia », qui consistait en une projection de
rotoreliefs tournoyants et lumineux, dont la technique est empruntée
à Marcel Duchamp, représentant des versets du Coran, sur le Pont-Neuf de
Toulouse.
Les réactions provoquées par l’œuvre ont en effet forcé l’artiste à la
retirer précipitamment. Les réactions de qui se demande-t-on ? De quelques
associations de catholiques en colère ou d’identitaires mal lunés ? Non
point non, ce sont les réactions des musulmans eux-mêmes qui se sont violemment
manifestés, s’estimant une fois de plus atteints dans leur dignité. Plus
d’une soixantaine de « jeunes des cités » et de « croyants
offensés » (on se demande ce que sont ces croyants là, les autres doivent se prendre la tête dans la main en voyant se spectacle...) se sont rassemblés sur le Pont-Neuf à Toulouse mardi soir pour
empêcher les riverains de marcher sur les saints versets (ce qui est doublement
idiot : on ne marche pas sur un halo lumineux, il se projette sur vous
dans le cas où vous le rencontrez… Mais visiblement les manifestants avaient dû
emporter avec eux un cerveau pour cinquante…). Quelques hystériques ont giflé
une jeune femme qui n’avait pas eu la présence d’esprit d’éviter un des
rotorelief et c’est un imam qui a fini par appeler au calme tous ses braves
gens. L’artiste a décidé le lendemain de retirer son œuvre.
Que fait donc Jean-François Copé pendant ce
temps-là dans la boulangerie, avec ses histoires de pain au chocolat? A force de prendre les gens pour des tartes
en dégainant ses viennoiseries, c’est-lui qui va finir par passer pour une
quiche.
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