jeudi 25 octobre 2012

Déroute salvatrice


              

          "Néanmoins, l’avantage que possède la Russie sur l’Europe de l’Ouest, même si les sources de sa puissance restent fragiles, c’est justement cette volonté de puissance, quand l’Allemagne, la France ou l’Italie semblent y avoir totalement renoncé, pour des raisons tenant à la fois, elles aussi, de leur psychologie collective originelle et du traumatisme de la Seconde Guerre mondiale. L’Angleterre comme la Russie ont été les deux grands vainqueurs européens de cette guerre. Elles ont tiré, ne l’oublions jamais, des conclusions diamétralement opposés à celles de la France ou de l’Allemagne quant à leur avenir politique après 1945. Ce n’est aucunement un hasard si, encore aujourd’hui, elles refusent de participer à la construction européenne, excepté le fait que les Britanniques ont accepté l’idée d’un marché commun économique, tout en refusant l’euro. La Grande-Bretagne en est restée à l’Europe des nations. (Il est à craindre, néanmoins, que son appartenance indiscutable à la civilisation ouest-européenne ne soit de nature à faciliter la propagation de l’idéologie bruxelloise. Perméabilité culturelle qui est une constante entre des pays appartenant à la même civilisation.)





            Vladimir Poutine, prenant acte de l’assujettissement total de l’Europe de l’Ouest à l’idéologie mondialiste et aux Etats-Unis, a définitivement enterré l’idée d’une hypothétique alliance « Paris-Berlin-Moscou » qui restera à l’état de fantasme chez quelques « identitaires » totalement marginalisés. L’Europe de l’Ouest est irréformable. A ceux qui espèrent, sur le plan politique, philosophique, ethnique, sa refondation totale, contentons-nous de dire que cela passe, très logiquement, par la destruction totale des principes politiques, philosophiques, idéologiques qui la soutiennent et la soutiendront jusqu’au cataclysme final. Il ne peut en être autrement : la fausseté des principes (l’égalitarisme, le relativisme, l’universalisme démocratique, etc) érigés en croyance religieuse ne pourra être démontrée qu’en appliquant leur logique jusqu’au bout. Seule la réalité claire, incontestable et visible par tous de l’échec de ces principes pourra permettre leur évacuation, comme ce fut le cas pour le communisme en U.R.S.S."

André Waroch. Les larmes d’Europe. Editions Le Polémarque. 2010. 115 p. 12€


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