« Je mettais en
pratique une curieuse méthode pour délirer de plaisir, ayant remarqué qu’un
très grand nombre de coups de fouet me plongeaient dans une forte ivresse au
plus profond de laquelle je perdais connaissance. Je savais d’expérience qu’il
suffit que le châtiment, à son début, soit donné doucement, pour que la douleur
reste très supportable ; après quoi, au-delà de cent coups, on ne ressent
plus rien et l’on peut continuer indéfiniment, à condition d’un peu de courage
et d’obstination, au-delà même de cinq cent coups, fussent-ils cinglants, sans
autre mal que les flancs boursouflés et noirs, et qu’un peu de sang sur les
habits ; un flanc plus maltraité que l’autre si l’on se bat soi-même, car
les lanières tournent et ne frappent que d’un côté. On est alors ivre, jeté hors
de soi. »
François Augiéras,
L’apprenti sorcier, Paris, fata morgana, 1976, p. 70.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire