Il y a quelque temps, la publication
conjointe sur Hipstagazine et Idiocratie d’un article assez
critique sur la Gay Pride du 30 juin dernier suscitait une levée de boucliers
et une avalanche de commentaires outrés. Découvrant l’article, un certain nombre
de commentateurs ont cru bon de hurler à la discrimination et de dénoncer
l’homophobie de l’auteur, jouant, dans un magnifique ensemble et avec un
professionnalisme presque trop exemplaire, sur toutes les nuances du
tragi-comique victimaire. Dans un bref échange nous avons tenu à préciser nos
positions : non, nous ne cultivons pas l’homophobie ; oui, la gay
pride est, au même titre que l’Euro 2012 ou l’Eurovision, une bonne grosse
machine à faire du fric, un bon gros Disneyland-sur-Seine, une démonstration
supplémentaire qu’on peut décidément faire passer n’importe quelle kermesse
pour un rendez-vous de la subversion en lui collant l’étiquette adéquate. La
dénomination « marche des fiertés » est un habillage rhétorique destiné
à un produit médiatique parfaitement calibré. Le but premier de cet article, « Pas de quoi être fier », était, avec un ton certes provocateur et sans prendre
particulièrement de précautions de langage, de rappeler ces quelques évidences
et non de faire de l’homophobie de bas étage, il est presque dérangeant d’avoir
à le préciser. Au cas d’ailleurs où cette simple justification ne rassurerait
pas nos détracteurs, convaincus désormais qu’Idiocratie est une succursale
francophone du Ku Klux Klan, je ferai remarquer qu’il se trouve visiblement des
représentants de la communauté « LGBT »[1]
qui semblent partager cet avis[2].
Il semble cependant que la gay pride soit devenu trop bankable, comme on dit à Hollywood, pour être attaquée. Comme le martelaient certains commentateurs, l’événement de par sa capacité de « monstration » (en voilà un terme élégant…) acquiert une légitimité de fait. Enfin, il nous a été tout simplement reproché de « n’avoir aucune légitimité » pour aborder le sujet. Doit-on comprendre qu’il est nécessaire d’obtenir une accréditation officielle des associations LGBT pour évoquer tout ce qui touche à la communauté gay ? Il semble que oui. Nous entrons ici de plain-pied dans le domaine du tabou et dans le balisage extrême du discours. L’infortuné auteur de l’article « Pas de quoi être fier » a eu le tort d’écrire que la Gay Pride tient plus de l’animation de supermarché mégalomane que d’une quelconque marche des droits et qu’elle lui rappelait la scène des comices de Flaubert. Ah le con. L’audacieux a donc été immédiatement et commodément assimilé à un monstre rétrograde, homophobe et sexiste en vertu des règles d’une bienséance idéologique qui tend à disqualifier toute forme de propos critique au nom de la sacro-sainte lutte contre la pensée discriminante. Bien fait pour sa gueule. Il ne serait pas étonnant de découvrir que ce monstre réactionnaire collectionne les services en porcelaine marqués du sceau du IIIe Reich et passe ses journées à enfiler des aiguilles dans une poupée vaudou à l’effigie de Jean-Paul Gauthier. On raconte aussi qu’on l’aurait vu courir nu sur la colline une nuit de sabbat et hurler à la lune avec les loups ma bonne dame, pour sûr qu’il est pas clair celui-là.
Il semble cependant que la gay pride soit devenu trop bankable, comme on dit à Hollywood, pour être attaquée. Comme le martelaient certains commentateurs, l’événement de par sa capacité de « monstration » (en voilà un terme élégant…) acquiert une légitimité de fait. Enfin, il nous a été tout simplement reproché de « n’avoir aucune légitimité » pour aborder le sujet. Doit-on comprendre qu’il est nécessaire d’obtenir une accréditation officielle des associations LGBT pour évoquer tout ce qui touche à la communauté gay ? Il semble que oui. Nous entrons ici de plain-pied dans le domaine du tabou et dans le balisage extrême du discours. L’infortuné auteur de l’article « Pas de quoi être fier » a eu le tort d’écrire que la Gay Pride tient plus de l’animation de supermarché mégalomane que d’une quelconque marche des droits et qu’elle lui rappelait la scène des comices de Flaubert. Ah le con. L’audacieux a donc été immédiatement et commodément assimilé à un monstre rétrograde, homophobe et sexiste en vertu des règles d’une bienséance idéologique qui tend à disqualifier toute forme de propos critique au nom de la sacro-sainte lutte contre la pensée discriminante. Bien fait pour sa gueule. Il ne serait pas étonnant de découvrir que ce monstre réactionnaire collectionne les services en porcelaine marqués du sceau du IIIe Reich et passe ses journées à enfiler des aiguilles dans une poupée vaudou à l’effigie de Jean-Paul Gauthier. On raconte aussi qu’on l’aurait vu courir nu sur la colline une nuit de sabbat et hurler à la lune avec les loups ma bonne dame, pour sûr qu’il est pas clair celui-là.
Je me ferai juste un devoir de rappeler à
mes détracteurs si prompts à adopter la posture victimaire que cela fait
longtemps que les revendications de la communauté LGBT ne font plus frémir le
bourgeois et ne questionnent plus grand monde dans la sphère publique. Même les
catholiques viennent au secours du mariage gay[3].
Le fait d’assumer le choix de son identité sexuelle pose encore certainement
une foule de problèmes divers dans le cadre privé ou familial, en revanche, je
suis encore franchement navré de tenir des propos qui seront certainement jugés immondes, mais j’ai du mal à prendre au sérieux les affirmations selon
lesquelles les gays seraient encore aujourd’hui pointés du doigt et considérés
comme des monstres dans la société française. Bien sûr, je comprends
parfaitement que la logique communautaire impose de devoir se trouver toujours un
ennemi pour exister médiatiquement. C’est une question de survie. C’est ce qu’on
appelle une rente de situation. Le problème est qu’à trop exploiter ce genre de
position on finit par passer soi-même du côté des conservateurs honnis et par se
lover avec délice dans un marigot culturel qui sent le rance et le moisi. Bref
on devient des vieux cons en somme. C’est Jacques Brel qui chantait ça très
bien non ?
Et c'est en sortant vers minuit Monsieur le Commissaire
Que tous les soirs de chez la Montalant
De jeunes "peigne-culs" montrent nos leur derrière en nous chantant
Les bourgeois, c'est comme les cochons
Plus ça devient vieux, plus ça devient bête
Les bourgeois, c'est comme les cochons
Plus ça devient vieux, plus ça devient...
Que tous les soirs de chez la Montalant
De jeunes "peigne-culs" montrent nos leur derrière en nous chantant
Les bourgeois, c'est comme les cochons
Plus ça devient vieux, plus ça devient bête
Les bourgeois, c'est comme les cochons
Plus ça devient vieux, plus ça devient...
Laissons les sarcasmes et les remarques
acrimonieuses. Les réactions épidermiques à cet article sont utiles et
précieuses en ce sens qu’elles nous donnent l’occasion de proposer une réflexion
sur trois points essentiels. Il nous semble tout d’abord intéressant de revenir
sur la question du genre qui connaît une si belle fortune actuellement et parce
qu’on nous a reproché de manière fort véhémente de confondre identité sexuelle
et identité de genre (encore qu’on peut remarquer, à l’instar de Camille Loty
Malebranche que la gay pride elle-même produit « l'option sexuelle en idéologie
jusqu'à la rendre ostentation invasive dans l'espace public »[4]). Il nous
paraît également important, à partir de cette réflexion sur la différenciation
sexe/genre de mettre en avant le fait que les revendications exprimées par les
LGBT dépassent largement le cadre de la lutte contre les discriminations mais constituent
une manifestation de la tendance de nos sociétés contemporaines à ne plus se
percevoir que comme de simples agrégats d’individus considérés comme des
totalités autarciques et désirantes, imposant la satisfaction des droits individuels
comme seul et unique horizon de l’action politique ou civique. Nous sommes en
ce sens entrés dans l’ère de l’Etat thérapeute et de l’égotisme législatif,
tendance qui s’accorde parfaitement aux exigences d’une civilisation
ultra-consumériste. Enfin, et ce n’est pas le moindre des problèmes que nous
voudrions livrer au débat ici, le succès des gender studies, déclinées
aussi bien sur le plan intellectuel que militant, s’appuie sur une conception
radicale du pouvoir performatif de la parole et sur une transformation radicale
de notre langage qui reflète lui-même les mutations profondes que nos sociétés
connaissent depuis un demi-siècle. Comme l’a très sagement fait remarquer un
avisé commentateur, il ne sert pas à grand-chose de s’insulter par profil
Facebook interposé ou sur un fil de commentaires interminable. Nous proposons
donc à tous ceux qui nous ont reproché une attaque gratuite et injuste de
prendre connaissance des quelques considérations qui suivront dans les billets suivants, voire d’y répondre,
autrement qu'en se comportant comme des grenouilles de bénitiers poussant des hauts cris dès qu'on fait mine d'attaquer leur religion.
[1]
j’ai beau
faire, à chaque fois que je l’emploie, ce sigle fait immédiatement apparaître l’image
d’un sac Vuitton…LGBT/LVMH, analogie idiote mais malheureusement inévitable…
Cher Idiot, ton article est pathologique.
RépondreSupprimerQuelle boursouflure tu fais de ta personne! "L’infortuné auteur de l’article [...] Ah le con. L’audacieux a donc été immédiatement et commodément assimilé à un monstre " ...... Sur ton article, il : "suscitait une levée de boucliers et une avalanche de commentaires outrés. Découvrant l’article, un certain nombre de commentateurs ..." Deux commentateurs en fait, tu peux le préciser, si, tu es capable de compter jusque là! Plus loin tu te dépeins avec Flaubert et tu nous prêtes une comparaison entre ton petit blog et "une succursale francophone du Ku Klux Klan". J’arrête l'énumération, c'est trop fastidieux.
Bref, un tel étalage de ton fantasme d'une audience que tu n'as pas, une telle enflure de ton rôle de défenseur d'une liberté d'expression en danger (aux armes!!!), me dédouanent de l'ennui d'essayer de discuter avec ton insignifiance. Et de tout coeur je t'engage à continuer dans cette voie, on a besoin d'écrits dans le genre des tiens pour soupirer d'aise et se trouver tellement bien en comparaison. C'est pas un mégalo comme toi qui m'en voudra de cette réflexion, nan?
Olivier
Deux réactions sur Idiocratie il est vrai mais au vu de celles enregistrées sur Hipstagazine (le site et son compte FB) à la publication de l'article sur la gay pride incriminé, et de la tragi-comédie dont il me semble que tu nous a gratifiés, si je ne fais pas erreur sur l'Olivier, une réponse un peu plus développée semblait s'imposer. Sans exagérer mon rôle (tout à fait insignifiant) et notre audience (bien modeste je le conçois), il restait cependant hors de question de laisser passer sans mettre les points sur les i les accusations un peu faciles qui avaient été lancées à l'occasion. "Immonde", "homophobe"...etc...etc...non non je n'ai rien inventé et puisque tu me prêtes la prétention de poser en défenseur de la liberté d'expression, tu me permettras de remarquer qu'il ne faut tout de même pas grand-chose pour faire aboyer les chiens de garde dans ton genre. Nous avons décidé simplement de ne pas relancer plus que de raison le débat sur le compte d'hipstagazine par simple égard pour ses animateurs qui accueillent de temps en temps nos billets et ne souhaitaient pas se faire pourrir leur compte ou leur site par un fil de commentaires bas-de-plafond (d'ailleurs fort sagement fermé et supprimé mais tu dois le savoir mieux que moi je crois). La réponse plus élaborée est donc fournie ici, sur Idiocratie (si tu veux te donner la peine de lire les autres articles mais je ne te force pas la main...). Tu peux me traiter de mégalo si ça te chante ou m'envoyer paître. Mais puisque mon enflure te dispense de l'ennui de "discuter avec mon insignifiance", renseignement pris, celle-ci me charge de te répondre qu'elle se passe volontiers également de converser avec de tristes faux-culs dans ton genre.
RépondreSupprimerCordialement,
Votre Boursouflure,
Merde, on est même pas foutus de compter jusqu'à deux, les Idiots sont encore plus cons que les Ramones, c'est préoccupant...
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